Scandale sexuel Petraeus : un autre général mêlé à l'affaire

Le général John Allen est sous le coup d'une enquête dans l'affaire Petraeus - -
Nouveau coup de théâtre dans le scandale sexuel qui entache l’administration Obama, après que des relations adultérines entre l’ex-chef de la CIA David Petraeus et plusieurs femmes aient été mises au jour.
Cette fois-ci, il s’agit du général américain John Allen, commandant des forces de l'Otan en Afghanistan, qui fait l'objet d'une enquête pour avoir envoyé des courriels "inappropriés" à une femme liée au scandale, a indiqué mardi un responsable américain de la Défense, sans donner pour le moment plus de précisions.
La veille au soir, le Wall Street Journal avait annoncé dans son édition qu’un agent du FBI ayant travaillé sur ce dossier faisait lui aussi l’objet d’une enquête interne à propos de son comportement, pour avoir envoyé des photos de lui torse nu à Jill Keley, l’une des protagonistes de l’histoire.
Les débuts d'une relation adultérine
Il faut remonter à 2006 pour comprendre cette histoire devenue tentaculaire. Paula Broadwell, ancien commandant de l'armée américaine, rencontre alors David Petraeus pour la première fois, lors d'un discours du général à Harvard. Il la voit à nouveau deux ans plus tard et lui propose de l'aider pour le mémoire universitaire qu'elle veut lui consacrer.
En 2010, le président Barack Obama nomme David Petraeus à la tête de la coalition internationale en Afghanistan. Paula Broadwell décide alors de transformer son mémoire en une biographie, et effectue de nombreux déplacements à Kaboul où elle jouit d'un accès privilégié au général et à son état-major.
En 2011, Petraeus, marié depuis 37 ans, prend ses fonctions de directeur de la CIA. Il a entre-temps démissionné de l’armée. A la fin de l’année débute une relation amoureuse entre lui et Paula, 39 ans, mariée et mère de deux enfants, selon des amis de Petraeus témoignant sous couvert d’anonymat.
Des emails menaçants
Au début de l’été 2012, Jill Keley, une femme de 37 ans va voir le FBI pour se plaindre de courriers électroniques anonymes menaçants. Les messages l’accusent de flirter avec le général, selon des fuites largement diffusées en provenance des autorités américaines.
Durant l’été, la liaison entre Petraeus et Paula Broadwell prend fin, selon des amis de l'ex-général. Le FBI identifie alors Paula Broadwell comme l'auteur des emails de menace envers Jill Keley, et trouve sur sa messagerie des traces d'une correspondance intime avec David Petraeus. La hiérarchie du FBI est informée à la fin de l'été.
Dans la semaine du 22 octobre, Paula Broadwell est entendue par le FBI. Elle remet aux enquêteurs son ordinateur. Ils y découvrent des dossiers classés secret. Elle affirme que ce n'est pas David Petraeus qui les lui a fournis. La semaine suivante, David Petraeus est à son tour entendu par le FBI. Il reconnaît la liaison et affirme qu'il n’est pas celui qui a fourni des documents classifiés à Paula Broadwell.
Qui est à l'origine des fuites ?
Le 2 novembre, Paula Broadwell est à nouveau entendue par le FBI. Les enquêteurs concluent qu'il n'y aucun élément laissant penser que le directeur de la CIA est à l’origine de la fuite et a violé la loi.
Le 6 novembre, jour de l'élection présidentielle américaine, le supérieur de David Petraeus, le directeur national du renseignement (DNI) James Clapper, est informé de l'enquête et de la liaison en fin d'après-midi par le FBI. Il appelle Petraeus et lui conseille de démissionner. Ce sera chose faite deux jours plus tard.
Le 9 novembre, Barack Obama accepte sa démission, annoncée dans l'après-midi dans un message du directeur de la CIA à ses employés à qui il dit avoir "fait preuve d'un énorme manque de jugement en (s') engageant dans une relation extraconjugale".
L'enquête doit désormais progresser pour identifier le rôle de chacun dans cette nébuleuse affaire, où de nouveaux noms apparaissent chaque jour.