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Qui est Huma Abedin, la principale conseillère d'Hillary Clinton?

Huma Abedin, en octobre 2015.

Huma Abedin, en octobre 2015. - Saul Loeb - AFP

La directrice adjointe de la campagne d'Hillary Clinton, qui a récemment annoncé son divorce après de nouvelles révélations autour des activités de "sexting" de son mari, est un personnage clé de la carrière de la candidate démocrate, dont elle est le véritable bras droit.

Elle officie dans l'ombre d'Hillary Clinton depuis vingt ans. Celle qui est décrite comme la conseillère "secrète" de la candidate démocrate à la Maison Blanche s'est brutalement retrouvée sous le feu des projecteurs la semaine dernière, après de nouvelles révélations de la presse américaine sur les infidélités de son mari Anthony Weiner, un ancien représentant englué dans un scandale de "sexting", des textos à caractère sexuel envoyés à des jeunes femmes. Après une première affaire semblable en 2011, Huma Abedin a finalement annoncé son divorce le 29 août. Un coup dur pour la campagne du camp Clinton, dont Huma Abedin est la directrice adjointe, et la plus fidèle conseillère de la candidate démocrate.

Le bras droit de toujours

Car la jeune femme est en effet présente aux côtés d'Hillary Clinton depuis 1996, ce qui lui vaut le surnom de "seconde fille" des Clinton de la part des médias américains. Son premier contact avec le couple présidentiel remonte à 1996, lorsqu'à 19 ans, elle rejoint la Maison Blanche pour devenir stagiaire auprès de la First Lady. Elle est alors encore étudiante à l'université George Washington.

Depuis, elle n'a plus jamais quitté Hillary Clinton, aux côtés de qui elle a occupé tous les postes: assistante personnelle durant sa campagne pour les primaires démocrates de 2008, chargée de gérer l'agenda et les déplacements de la candidate, chef du protocole, puis chef de cabinet lors de son passage au département d'Etat, de 2009 à 2013. Aujourd'hui, à 40 ans, elle occupe la fonction clé de directrice adjointe de la campagne d'Hillary Clinton pour la présidentielle de 2016. 

Un parcours privilégié, et une place de choix dans la sphère la plus proche des Clinton. Selon le Washington Post, aujourd'hui, "peu de grandes décisions sont prises sans la contribution d'Abedin". "Elle est un élément essentiel dans l'orbite d'amis, d'alliés politiques et de donateurs de Clinton", ajoute le journal. Véritable bras droit d'Hillary Clinton, elle est, selon les mots du Los Angeles Times repérés par L'Express, le "filtre pour accéder à la candidate", dont elle garde elle-même le téléphone portable dans son sac. 

Hillary Clinton parle avec Huma Abedin avant de prendre la parole en public à New york, le 17 avril 2016.
Hillary Clinton parle avec Huma Abedin avant de prendre la parole en public à New york, le 17 avril 2016. © Justin Sullivan - Getty Images North America - AFP

L'"autre fille" des Clinton

Mais outre leur relation professionnelle, les deux femmes nouent une complicité privilégiée et sincère. Lors du mariage d'Huma Abedin avec Anthony Weiner, en 2010, Hillary Clinton fait d'ailleurs une déclaration sans équivoque à sa protégée: "Je n'ai qu'une seule fille, mais si je devais en avoir une autre, ce serait Huma". 

L'année suivante éclate le premier scandale autour des relations extraconjugales virtuelles d'Anthony Weiner, qui amène ce dernier à quitter son poste au Congrès. Le scénario se produit à nouveau en 2013. A chaque fois, Hillary Clinton témoigne à sa partenaire son soutien sans faille. Huma Abedin, elle, pardonne deux fois. Comme le fit sa mentor avant elle, dans le cadre de l'affaire Lewinsky. 

La cible des Républicains

Outre les attaques qui ont suivi l'annonce de la nouvelle affaire de "sexting", dont le clan Trump s'est emparé pour critiquer la "négligence" d'Hillary Clinton, qui a "laissé Anthony Weiner avoir une telle proximité avec des informations hautement confidentielles", Huma Abedin est de longue date la cible des Républicains, qui jugent son parcours douteux.

Née dans le Michigan de père indien et de mère pakistanaise, Huma Abedin, qui maîtrise l'anglais, l'arabe et l'ourdou, a grandi en Arabie saoudite, où elle a vécu jusqu'à ses 18 ans. Sa mère, Saleha Mahmood Abedin, est une professeure spécialiste de la charia, membre de l'International Islamic Council for Dawa and Relief, une entitée jugée pro-Hamas et basée au Caire. 

De son côté, Huma Abedin a travaillé de 1996 à 2008 en tant qu'assistante d'édition au sein du Journal of Muslim Minority Affairs, considéré à tort par certains comme une "publication musulmane radicale", rapporte le Washington Post. Des origines et un parcours personnel qui lui ont valu bon nombre d'attaques de la part des conservateurs, qui l'ont pêle-mêle accusée d'être une espionne envoyée par Riyad, ou une proche des Frères musulmans. Des accusations toujours rejetées. 

Adrienne Sigel