Privée de pause pipi, une lycéenne obtient 1,25 million de dollars de dédommagement

La jeune fille avait dû uriner dans un seau. - Philippe Lopez - AFP
Une envie urgente qui s'est transformée en véritable calvaire. Une lycéenne américaine du lycée Patrick Henry à San Diego, en Californie, va recevoir 1,25 million de dollars (1,17 million d'euros) d'indemnités après s'être vu refuser d'aller aux toilettes pendant un cours. L'élève avait porté plainte, un jury de San Diego a rendu sa décision mercredi.
En février 2012, la jeune fille alors âgée de 14 ans, par crainte de recevoir un refus, confie à une camarade de classe avoir besoin d'aller urgemment aux toilettes. Son amie demande alors la permission pour elle au professeur, qui lui oppose un refus catégorique. A la place, elle lui propose de s'enfermer dans un placard à l'arrière de la salle de classe et d'uriner dans un seau, pour en jeter ensuite le contenu dans un évier. La jeune fille s'exécute.
L'enseignante en congé administratif
Pour elle, le cauchemar commence. La lycéenne va faire l'objet d'humiliations, de ragots et de messages obscènes de la part de plusieurs camarades. Une dépression la pousse à tenter de se suicider. "Ca a été un épisode dévastateur", a déclaré son avocat Me Watkins devant le jury, rapporte The San Diego Union Tribune. "C'était une jeune fille de 14 ans, elle ne pouvait pas s'opposer à cette décision".
"Je crois que justice a été faite et que les autorités scolaires le reconnaissent. Elles ont déjà changé leur politique, donc je pense que c'était positif pour les deux parties", a déclaré à l'AFP, l'avocat indiquant que sa cliente suivait toujours une thérapie.
De son côté, la direction du district scolaire dont dépend le lycée Patrick Henry, pour leur défense, ont estimé que l'enseignante avait fait une erreur de jugement. Même si selon eux, elle avait simplement voulu appliquer le règlement. L'avocate du district a défendu que dans un "moment d'égarement", l'enseignante avait jugé que sa directive "était une bonne idée". Une fois l'incident porté à leur connaissance, la professeure a été mise en congé administratif et n'a jamais été réintégrée.