Municipale à New York: le maire sortant Michael Bloomberg laisse une ville sûre

A New York, les meurtres sont au plus bas depuis 50 ans et les vols de smartphones sont très rares. En douze ans, le maire sortant Michael Bloomberg a opéré un changement radical en matière de sécurité. - -
Le temps a passé et les New-Yorkais pourraient bien tourner une page de la vie de leur mégapole, en élisant peut-être ce mardi le démocrate et très progressiste Bill de Blasio. Mais il est indéniable que durant ses trois mandats, le républicain Michael Bloomberg aura profondément transformé New York.
Selon le maire sortant, qui adore aligner les statistiques, la Grosse Pomme est devenue "la plus sûre des grandes villes" américaines. Il faut bien avouer que les chiffres lui donnent raison, avec des meurtres au plus bas depuis 50 ans (649 en 2001, 266 jusqu'à présent cette année). Les touristes n'y ont jamais été aussi nombreux (52 millions l'an dernier), l'espérance de vie y a augmenté de 2 ans et demi en 12 ans.
Des centaines d'hectares d'espaces verts y ont été aménagés, des milliers de vélos en libre service ont envahi les rues, des petites places avec mobilier urbain ont été installées pour les piétons... Et des tours de luxe, toujours plus hautes et plus chères, continuent à s'y construire, pour les millionnaires.
Autoritaire, voire autoritariste
Pourtant, une partie des New-Yorkais en veut encore à Michael Bloomberg, politicien improbable, démocrate puis républicain, puis indépendant, d'avoir changé la loi pour pouvoir briguer un 3e mandat en 2009. D'autres lui reprochent son autoritarisme, notamment dans le domaine de la santé publique. L'une de ses premières mesures en 2002 avait été d'interdire de fumer dans les bars et restaurants, et il n'a pas renoncé à limiter la taille des sodas.
D'autres, comme Bill de Blasio, dénoncent les inégalités - les plus importantes des Etats-Unis - qui se sont encore creusées, avec des riches toujours plus riches, et l'accusent d'avoir surtout gouverné pour eux, aux dépens des plus pauvres. La ville compte un nombre record de 50.900 SDF, dont 21.300 enfants.
Michael Bloomberg, qui pilote son hélicoptère et aime passer le week-end dans l'une de ses résidences secondaires aux Bermudes où il se rend en avion privé, dénonce froidement cette "rhétorique de campagne" selon laquelle il n'aurait pas fait assez pour les pauvres. Il rétorque que s'il le pouvait, il ferait venir tous les milliardaires à New York "car c'est d'eux que viennent les revenus pour prendre soin des autres".
Philanthrope de longue date, a la tête d'un patrimoine estimé à 31 milliards de dollars, il entend désormais consacrer cette immense fortune aux causes qui lui sont chères, comme la lutte contre les armes à feu, l'immigration, l'innovation, ou encore la santé publique.