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Les États-Unis estiment qu'une "flotte" de ballons espions chinois ont survolé les "cinq continents"

Le présumé "ballon espion" chinois, repéré dans le ciel des Etats-Unis, dans l'État du Montana

Le présumé "ballon espion" chinois, repéré dans le ciel des Etats-Unis, dans l'État du Montana - Associated Press

La Maison Blanche affirme que la Chine utilise massivement des ballons sondes comme outils d'espionnage dans le monde entier. Des accusations que Pékin estime faire partie d'une campagne de dénigrement à son encontre.

Les États-Unis ont indiqué mercredi être "en discussions avec (leurs) alliés et partenaires" à propos de la "flotte" de ballons d'espionnage que la Chine a selon eux déployée dans le monde entier ces dernières années.

"Des ballons chinois ont été observés au-dessus de pays des cinq continents" dont ils ont "violé la souveraineté", a indiqué à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

Samedi, les États-Unis ont abattu en mer un aéronef chinois qui avait survolé leur territoire. Des responsables américains ont assuré que la décision d'attendre avant de l'abattre avait fourni "une formidable occasion de mieux comprendre et d'étudier" l'engin, dont la traversée du territoire américain a captivé le pays pendant plusieurs jours.

Partage des informations recueillies sur le ballon abattu

Washington a depuis assuré que la Chine n'en était pas à son coup d'essai, et que Pékin avait envoyé trois aéronefs pour de brèves incursions dans le ciel américain pendant la présidence de Donald Trump, et déjà un au début du mandat de Joe Biden. La Chine, de son côté, a vivement condamné la destruction du ballon, selon elle un aéronef "civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques", qui était entré de manière "involontaire" dans l'espace aérien américain.

"C'était un acte irresponsable et en réponse nous avons agi de façon responsable et prudente afin de protéger nos intérêts", a justifié mercredi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

Il a rappelé que l'armée américaine poursuivait son travail de collecte des débris du ballon au large des côtes de la Caroline du Sud, lors d'une conférence de presse à laquelle il participait au côté du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

Des responsables gouvernementaux informent le Congrès des renseignements collectés, ainsi que des dizaines de pays à travers le monde depuis Washington ou par l'intermédiaire des ambassades, a encore précisé Anthony Blinken. "Nous le faisons", a-t-il dit, "parce que les États-Unis n'étaient pas la seule cible de ce vaste programme qui a violé la souveraineté de pays à travers les cinq continents".

L'espionnage chinois en hausse en Europe et en Asie

Jens Stoltenberg a quant à lui fait part de l'inquiétude des pays de l'Otan face à ces activités d'espionnage de la Chine, en soulignant que Pékin avait investi massivement ces dernières années pour se doter de nouvelles capacités militaires.

"Nous avons également vu une augmentation des activités d'espionnage de la Chine en Europe. Ils utilisent des satellites, l'internet et, comme on a pu le voir au-dessus des États-Unis, des ballons", a-t-il dit en appelant à une "vigilance constante".

Selon le Washington Post, citant des responsables américains non identifiés, ce programme d'espionnage chinois est dirigé en partie depuis l'île de Hainan, dans le sud du pays. Des ballons espions ont été utilisés pour surveiller des sites militaires au Japon, en Inde et à Taïwan, ajoute le journal.

Dans son discours sur "l'état de l'Union" mardi soir, le président américain a affirmé que les États-Unis ne se laisseraient pas intimider par la Chine, tout en disant ne pas rechercher le conflit avec Pékin.

G.G. avec AFP