Incendies à Hawaï: critiqué pour ne pas avoir déclenché les sirènes, un haut-responsable démissionne

Herman Andaya, responsable de la gestion des crise sur l'île de Maui (Hawaï), en septembre 2021 - COUNTY OF MAUI / AFP
Une démission après des critiques en cascade. Le chef de l'agence de gestion des crises de l'île hawaïenne de Maui, critiqué pour ne pas avoir fait retentir les sirènes d'alarme lors de l'incendie qui a ravagé la ville de Lahaina, a démissionné jeudi.
"Aujourd'hui, le maire Richard Bissen a accepté la démission de l'administrateur de l'Agence chargée de la gestion des crises à Maui (MEMA), Herman Andaya", indique un communiqué du comté. "Invoquant des raisons de santé, Herman Andaya a présenté sa démission qui prend effet immédiatement".
En colère, les survivants affirment qu'ils n'ont pas été prévenus qu'un feu se dirigeait vers Lahaina et ses 12.000 habitants. La plupart des victimes se sont retrouvées prises au piège dans leur maison ou leur voiture alors qu'elles tentaient désespérément d'échapper aux flammes.
Pas de regret concernant les alarmes
La veille, Herman Andaya avait affirmé, lors d'une conférence de presse, ne pas regretter le non-déclenchement des sirènes d'alarme.
Les sirènes "sont utilisées principalement pour les tsunamis" et les habitants "sont entraînés à s'abriter en altitude" lorsqu'elles retentissent, s'était-il justifié.
Il s'est également demandé si les habitants, "qui sont à l'intérieur, qui ont l'air conditionné, auraient entendu les sirènes si elles avaient retenti à 121 décibels".
Ces avertissements se sont souvent révélés inutiles à cause des multiples coupures de courant et de réseau subies par l'île, frappée par des vents violents alimentés par un ouragan au milieu du Pacifique.
Un organisme indépendant pour enquêter
Depuis une semaine, un procès en incompétence est fait aux autorités locales, les habitants regrettant un manque d'avertissements et pointant de nombreuses erreurs commises avant, pendant et après la catastrophe.
Les habitants se sont également plaints de la lenteur du gouvernement à leur venir en aide après la tragédie, beaucoup affirmant que celle des ONG a été plus importante.
La semaine dernière, le gouverneur de l'État de Hawaï, Josh Green, a ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'origine de ce terrifiant incendie, afin d'en tirer des enseignements. La procureure générale d'Hawaï, Anne Lopez, a annoncé jeudi la nomination prochaine d'un organisme indépendant pour mener à bien cette enquête.
Le président américain Joe Biden devrait se rendre à Maui lundi avec son épouse Jill pour y rencontrer survivants, secouristes et responsables. Mais il a été critiqué par l'opposition qui estime sa réponse insuffisante, voire indifférente face à ces incendies qui ont fait plus de 110 morts. Le chef d'État américain ne s'est pas exprimé publiquement depuis que le bilan s'est lourdement aggravé au cours du week-end dernier.