États-Unis: plusieurs opposants violemment évacués par la police lors d'une réunion d'une élue trumpiste

Une réunion publique, symbole des tensions qui se cristallisent aux États-Unis. Lors d'un "townhall" de la députée républicaine, Marjorie Taylor Greene, ce mardi 15 avril dans la banlieue d'Atlanta en Géorgie, plusieurs personnes ont violemment été expulsées de la salle par les forces de l'ordre pour avoir manifesté leur opposition.
Selon le service de police d'Acworth - ville où se déroulait cette réunion ouverte à sa population quelle que soit son orientation politique - trois personnes ont été arrêtées. Deux d'entre elles ont été neutralisées à l’aide d’un pistolet Taser. Six autres personnes ont également été expulsées. Le tout sous les applaudissements de l'assemblée.
"La manifestation est à l'extérieur... Amusez-vous bien dehors!", a déclaré l'élue républicaine, fervente partisane de Donald Trump.
"Il s'agit d'un hôtel de ville, ce n'est pas un rassemblement politique, ce n'est pas une manifestation", a lancé la cheffe d'une sous-commission du département de l'Efficacité gouvernementale (DOGE). "Si vous voulez crier et chanter, nous vous expulserons comme cet homme a été expulsé. Nous ne le tolérerons pas".
"Bye!", s'exclamait Marjorie Taylor Greene, partisane des théories complotistes selon Le Parisien, lorsque les manifestants étaient tour à tour escortés hors de la salle par la police.
Une centaine de personnes étaient rassemblées au même moment dans la rue pour s'opposer à l'élue trumpiste et au 47e président des États-Unis. "Pas mon président!" ou "Marjorie Traitor Greene" (Marjorie la traître Greene), pouvait-on lire sur des pancartes.
"Une menace imminente"
Certaines personnes ont été chassées de la salle pour avoir traité la députée républicaine de "terroriste" ou avoir lancé d'autres jurons, d'après la radio NPR. Quand Mike, un électeur démocrate raconte à Franceinfo avoir été expulsé après s'être opposé à des propos de l'élue de Géorgie.
"Elle a commencé en disant que les démocrates étaient le parti de la violence. C'est là que je me suis levé et j'ai dit: 'Faux, c'est faux!' Elle m'a répondu: 'Alors vous pouvez partir'", témoigne-t-il.
Avant d'ajouter: "Un officier est venu et m'a escorté, je n'ai pas résisté. À l'entrée, on nous a prévenus qu'on ne pourrait pas poser de questions. Donc ce n'était pas une réunion publique, c'était un meeting politique."
Selon le média local, Georgia Recorder, les journalistes n'ont pas été autorisés à poser des questions lors de la réunion et Marjorie Taylor Greene a seulement répondu à des questions présélectionnées en amont et lues devant l'assemblée.
D'après le service de police d'Acworth, avant l'événement, des messages en ligne suggéraient "la possibilité d'un comportement perturbateur".
"Dès que la députée a commencé sa présentation, plusieurs membres de l'assistance se sont mis à perturber l'ordre public et ont créé une menace imminente pour la sécurité de toutes les personnes présentes", ont assuré les forces de l'ordre.
Ils assurent que leurs officiers ont été "menacés", ont du faire face "à une opposition physique" et "ont été blessés au cours du processus".
Marjorie Taylor Greene a par la suite accusé les démocrates d'être derrière ces perturbations. "Je ne suis pas intimidée par les démocrates qui ont essayé de fermer ma mairie ce soir", a-t-elle écrit sur X appelant à traiter ce "genre d'affaires" "dans l'isoloir."
L'élue soupçonnée de "délit d'initié"
La figure du mouvement MAGA (Make America Great Again) est notamment accusée d'avoir "injustement profité d’opérations boursières lorsque Trump est partiellement revenu sur les droits de douane imposés à de nombreux pays", le 9 avril dernier, rapporte le quotidien britannique The Times.
Dans une déclaration officielle -imposée à tout parlementaire qui émet une opération boursière-, elle indique avoir acheté entre 21.000 et 315.000 dollars d'actions dans des grandes entreprises, comme Apple, Amazon, ou le géant pharmaceutique Merck. Et ce, juste avant que le revirement de Donald Trump sur les droits de douane ne fasse rebondir les marchés financiers.
L'opposition démocrate la soupçonne donc de "délit d'initié", soit de s'être servie de sa position privilégiée et des informations en sa possession afin d'engendrer des gains ou d'éviter des pertes. Une enquête a été demandée au gendarme des marchés financiers américains, la Securities and Exchange Commission (SEC).
Plusieurs meetings d'élus républicains, mais également démocrates, ont été chahuté ces derniers jours. De nombreux américains étant frustrés que leurs élus locaux ne s'opposent pas assez à l'administration Trump.