Droits de douane: ce qui est suspendu et ce qui est maintenu après la volte-face de Donald Trump

Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président des États-Unis a annoncé mercredi soir, de manière totalement inattendue, un gel de 90 jours des surtaxes douanières qu'il venait d'imposer à une soixantaine de pays et partenaires, notamment l'Union européenne.
"Il faut être flexible", a-t-il justifié à la Maison Blanche en reconnaissant devant la presse que sa retentissante décision d'un matraquage douanier "effrayait un peu" des investisseurs "fébriles".
Entre les surtaxes douanières suspendues et celles qui sont maintenues par les États-Unis, tour d'horizon d'un chaos tarifaire mondial.
Les surtaxes mises en pause
À peine entrés en vigueur ce mercredi, les droits de douane "réciproques" ont été suspendus par Donald Trump pendant 90 jours dans un spectaculaire rebondissement, pour la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté.
Ces surtaxes doivent frapper tous les États de l'Union européenne, à hauteur de 20%, et toutes les économies asiatiques très dépendantes de leurs exportations, dont le Japon (surtaxé à 24%), la Corée du Sud (25%), la Thaïlande (36%) ou le Vietnam (46%).
"Du fait de la volonté de plus de 75 pays de négocier, j'ai autorisé une pause de 90 jours", a expliqué Donald Trump mercredi. Mais il n'a pas pour autant retiré tous les droits de douane…
Les surtaxes maintenues
De manière globale, si ces surtaxes ont été gelées, une hausse "limitée" à 10% est tout de même maintenue pour tous les pays concernés.
Par exemple, tous les produits exportés pays de l'Union européenne passent d'un taux supplémentaire de 20% à un taux de 10% (en plus, donc, du taux déjà appliqué avant le surtaxes).
Par ailleurs, les augmentations sectorielles de 25% annoncées dans un premier temps sont bel et bien maintenues. Elles concernent les automobiles venues de tous les pays ainsi que l'acier et l'aluminium importés de plusieurs pays, comme le Canada, la Chine, le Japon, l'Australie mais aussi de l'Union européenne.
Les surtaxes qui augmentent
Un seul pays continue de s'attirer les foudres du président américain. Reprochant à Pékin son "manque de respect", Donald Trump a annoncé porter "immédiatement" à 125% (contre 104%) la taxe frappant les importations chinoises.
Plus tôt dans la journée mercredi, Pékin avait répliqué en déclarant porter ses surtaxes de rétorsion contre les produits américains à 84%.
Cette offensive américaine "a de graves répercussions sur la stabilité de l'ordre économique mondial" et va "à l'encontre du monde entier", a indiqué devant la presse Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.