"Une guerre commerciale avec les Etats-Unis? Imaginez le chaos": Ursula von der Leyen défend son accord commercial avec Trump vécu comme une humiliation par les Européens

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce son discours annuel sur l'état de l'Union lors d'une séance plénière au Parlement européen à Strasbourg, dans l'est de la France, le 10 septembre 2025. - Photo parSÉBASTIEN BOZON / AFP
La présidente de la Commission européenne reste inflexible face aux critiques sur l'accord commercial qu'elle a passé avec Donald Trump. "J'ai entendu beaucoup de choses concernant l'accord conclu au cours de l'été, je comprends les premières réactions (...) mais nous avons fait en sorte que l'Union européenne obtienne le meilleur accord possible", a martelé Ursula von der Leyen, ce mercredi 10 septembre, lors de son discours sur l'état de l'Union devant le Parlement européen.
"Nous avons doté nos entreprises d'un avantage relatif par rapport aux autres pays. Si on considère les exceptions, nous pouvons constater que nous avons le meilleur accord, c'est incontestable", a estimé la présidente de la Commission, devant des eurodéputés très amers.
Ursula von der Leyen estime avoir défendu l'intérêt de l'Union, en préservant les "relations commerciales avec les États-Unis, les plus importantes, dont des millions d'emplois dépendent".
Le Parlement européen a très mal accueilli ce "deal" avec Donald Trump scellé fin juillet: 15% de taxes américaines avec des exceptions pour des produits de l'UE comme l'aéronautique, assorties de promesses de l'Europe d'acheter massivement de l'énergie américaine et de réduire des taxes sur une série de produits made in USA.
"Insécurité grandissante"
"Pensez aux répercussions d'une guerre commerciale totale avec les États-Unis. Imaginez le chaos. Cet accord nous apporte une stabilité critique en cette période d'insécurité grandissante", a-t-elle lancé aux eurodéputés, en faisant référence au sommet qui s'est tenu la semaine dernière en Chine, réunissant notamment Xi Jinping, Vladimir Poutine ou Kim Jong-Un.
La dirigeante a toutefois assuré que l'Europe resterait intransigeante sur sa législation environnementale et numérique, que Donald Trump a encore critiquée vendredi. "L'Europe décidera toujours par elle-même", a-t-elle lancé.
Une majorité de citoyens européens déclare avoir ressenti "l’humiliation" en prenant connaissance de l'accord passé avec Donald Trump (52%), un sentiment particulièrement répandu en France (65%) et en Espagne (56%), selon un sondage publié par la revue Le Grand Continent avec Cluster 17. D'après cette étude, six habitants de l'UE sur dix souhaitent la démission d'Ursula von der Leyen, estimant qu'elle a mal défendu les intérêts européens.