Sous pression américaine, le Mexique envisage des droits de douane de 50% sur les voitures chinoises

Le gouvernement du Mexique a proposé de relever les droits de douane sur les voitures chinoises à 50%, contre une fourchette actuelle de 15% à 20%, sous la pression des États-Unis, selon un projet de loi déposé au Parlement et dévoilé mercredi.

Cette mesure présentée par le ministère de l'Economie fait partie d'un projet de loi visant à augmenter les taxes douanières dans divers secteurs pour les pays avec lesquels le Mexique ne possède aucun accord commercial, dans le but de protéger son industrie nationale.

Si le projet de loi est approuvé, les voitures légères seront soumises à des droits de douane de 50% et les pièces automobiles à des taxes allant de 10% à 50%, contre 0 à 35% actuellement.

Porte dérobée

Les changements sur les droits de douane visent à "protéger l'industrie nationale dans des secteurs stratégiques, remplacer les importations d'Asie par une production nationale" et "améliorer la balance commerciale du Mexique", détaille le projet.

La majorité de gauche au pouvoir dispose d'une ample majorité au sein du Parlement bicaméral pour obtenir l'approbation de ce projet de loi.

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, avait dit en mars que son gouvernement examinerait les droits de douane portant sur les produits chinois, face à la pression du président américain Donald Trump pour que le Mexique ne soit pas une porte dérobée pour les produits chinois entrant aux États-Unis.

Claudia Sheinbaum s'est également plainte de l'impact des importations chinoises sur l'industrie manufacturière mexicaine.

Le Mexique est l'un des pays les plus vulnérables aux droits de douane du président Trump, puisque 80% de ses exportations sont destinées aux Etats-Unis.

Le pays exporte près de trois millions d'automobiles vers les États-Unis chaque année, y compris des voitures et des camions assemblés au Mexique par des entreprises automobiles américaines.

La Chine a affirmé jeudi "s'opposer fermement" à toute "coercition", après que le gouvernement mexicain a annoncé envisager de porter à 50% ses droits de douane sur les voitures chinoises, sous la pression des Etats-Unis.

"Nous nous opposons fermement à toute restriction contre la Chine, sous quelque prétexte que ce soit, imposée par autrui par la coercition et qui porte atteinte aux droits et intérêts légitimes chinois", a indiqué lors d'un point presse régulier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

OC avec AFP