États-Unis: Mike Johnson, soutenu par Donald Trump, est réélu à la présidence de la Chambre des représentants

Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson. - CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Le républicain Mike Johnson a été réélu ce vendredi 3 janvier au perchoir de la Chambre américaine des représentants, après avoir bénéficié du soutien de Donald Trump. Dans un premier temps, il n'avait pas réussi à se faire réélir puisque trois élus républicains ont finalement donné leur voix à un autre candidat lors de ce premier scrutin.
Le "speaker" sortant faisait face initialement à l'opposition de plusieurs élus de son camp, qui lui reprochaient un trop grand nombre de concessions budgétaires aux démocrates, mais a réussi à être réélu dès le premier tour de vote.
Donald Trump l'a félicité pour sa réélection, via un message sur ses réseaux sociaux. "Mike sera un grand orateur et notre pays en sera le bénéficiaire. Le peuple américain a attendu quatre ans pour avoir du bon sens, de la force et du leadership", a-t-il écrit.
Cette élection du président de la Chambre des représentants faisait figure de test de l'influence du président élu au Congrès, car le futur locataire de la Maison Blanche avait apporté son soutien à Mike Johnson.
Lui souhaitant "bonne chance" vendredi dans un message sur son réseau Truth Social avant le vote, le futur président a qualifié l'élu de Louisiane comme "un homme bien et très capable, qui n'est pas loin d'avoir un soutien à 100%".
"Une victoire pour Mike aujourd'hui sera une grande victoire pour le Parti républicain", a insisté Donald Trump.
Un soutien apporté par Elon Musk
Au vu de la faible majorité des républicains à la chambre basse dans cette nouvelle législature, le "speaker" actuel avait bien conscience qu'il ne pouvait pas se permettre beaucoup de défections dans son camp.
Or, ils avaient été plusieurs avant le vote à avoir exprimé leur réticence, voire leur "non" franc, face à la candidature de l'élu, "speaker" depuis un peu plus d'un an.
"Vous pouvez m'arracher tous les ongles, vous pouvez enfoncer des bambous dedans, vous pouvez commencer à me couper les doigts: je ne voterai pas pour Mike Johnson", avait déclaré le plus vocal d'entre eux, le républicain Thomas Massie, dans une interview à la chaîne conservatrice OAN.
Après le président élu, le milliardaire Elon Musk, devenu l'une des voix qui compte le plus à Washington depuis son alliance tonitruante avec Donald Trump, avait aussi apporté sa voix en faveur du "speaker" actuel.
"Je pense la même chose. Vous avez mon plein soutien", avait-il répondu cette semaine sur son réseau social X à Mike Johnson, qui se félicitait d'un message de Donald Trump en sa faveur.
Juste avant Noël, le président élu Donald Trump n'avait pas obtenu l'inclusion dans un texte budgétaire d'une mesure sur le plafond de la dette qu'il réclamait pourtant haut et fort.
Traditionnellement une formalité, l'élection du "speaker" a connu des remous inhabituels ces deux dernières années, notamment avec la destitution inédite il y a un an du précédent président de la chambre basse, Kevin McCarthy.
Une chute orchestrée par la frange la plus à droite au Congrès, qui accusait déjà Kevin McCarthy d'avoir accru le déficit en cédant trop aux démocrates.
La destitution avait donné lieu à un psychodrame de 22 jours et exposé au grand jour les luttes intestines du camp républicain. À moins de trois semaines de son retour à la Maison Blanche, Donald Trump souhaite donc éviter ce genre de scénario, d'autant plus que sans "speaker", la Chambre des représentants se trouverait dans l'incapacité d'agir, et donc de certifier sa victoire à la présidentielle, lors d'une session prévue lundi.