États-Unis: le magazine The Atlantic publie le plan d'attaque militaire divulgué par erreur à un journaliste

Le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz, le secrétaire de la Défense Pete Hegseth et le vice-président JD Vance à la Maison Blanche le 13 mars 2025 - Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Le magazine américain The Atlantic a publié ce mercredi 26 mars le plan d'attaque militaire contre les Houthis que l'administration Trump a divulgué par erreur en ajoutant le rédacteur en chef du média, Jeffrey Goldberg, à une conversation entre plusieurs hauts responsables.
Dans l'article initial publié lundi, The Atlantic avait fait le choix ne pas publier "certaines informations spécifiques relatives aux armes et au calendrier des attaques". "En règle générale, nous ne publions pas d'informations sur les opérations militaires si ces informations peuvent mettre en danger la vie du personnel américain", explique le média.
Mais face aux responsables de l'administration Trump affirmant que ces échanges n'étaient pas protégés par le secret-défense, le magazine a choisi de publier la conversation dans son intégralité.
"Un intérêt public"
"Il y a un intérêt public évident à divulguer le type d'informations que les conseillers de Trump ont inclus dans des canaux de communication non sécurisés, en particulier parce que les hauts responsables de l'administration tentent de minimiser l'importance des messages qui ont été échangés", souligne The Atlantic.
Le magazine raconte avoir contacté les responsables du gouvernement après ces déclarations, pour leur demander s'ils étaient donc d'accord pour que soit publié davantage de messages, plus précis, que ceux mentionnés dans le premier article.
Tout en maintenant que la conversation ne contenait aucune "information classifiée", la Maison Blanche s'est dite défavorable à cette publication, selon The Atlantic, qui a tout de même publié l'essentiel des échanges, masquant seulement le nom d'un agent de la CIA.
"Décollage des F-18"
La publication inclut des copies d'écran de messages du ministre américain de la Défense avec les horaires précis des frappes contre le groupe rebelle du Yémen, avant que celles-ci n'aient eu lieu.
"12H15: DECOLLAGE des F-18s (premier groupe de frappes)", écrit ainsi Pete Hegseth sur ce groupe de conversation créé par le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Mike Waltz.
"La cible terroriste est sur sa zone connue donc ON DEVRAIT ETRE A L'HEURE - et aussi, départ des frappes de drones (MQ-9)", avait encore écrit le ministre de la Défense le 15 mars, dans un style télégraphique.
Les Houthis affirment que ces frappes américaines ont fait une cinquantaine de morts et une centaine de blessés.
Donald Trump avait minimisé mardi cette fuite spectaculaire, la qualifiant de simple "pépin" émanant d'un journaliste "tordu". Le président américain a seulement concédé que Mike Waltz allait "probablement" s'abstenir "dans l'immédiat" d'utiliser à nouveau la messagerie privée Signal, au coeur de cette affaire. Interviewé de son côté sur Fox News, ce dernier a dit assumer son "entière responsabilité" après cette "erreur".