États-Unis: l'immigré salvadorien expulsé par erreur devrait être envoyé vers l'Ouganda

Une manifestante tient une pancarte dénonçant l'expulsion par erreur de Kilmar Abrego Garcia au Salvador, à New York, le 24 avril 2025. - Michael M. Santiago
Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien, expulsé à tort puis ramené aux États-Unis, pourrait prochainement être envoyé vers l'Ouganda. L'homme âgé de 30 ans est au coeur d'une bataille judiciaire qui illustre la politique d'expulsions massives d'immigrés du gouvernement Trump.
D'abord expulsé vers le Salvador en mars dernier, sans procès, avec 250 personnes, pour un supposé lien avec un gang vénézuélien, Kilmar Abrego Garcia est revenu aux États-Unis, avant d'être incarcéré dans une prison du Tennessee pour trafic d'êtres humains.
Depuis, ses avocats avaient demandé à ce que ce dernier reste en prison, de peur qu'il ne soit à nouveau expulsé, puisque présent illégalement sur le territoire américain.
Jeudi, la veille de sa libération, une offre d'extradition vers le Costa Rica, en partenariat avec les États-Unis, avait été formulée en échange de son maintien en prison et de son plaidoyer de culpabilité pour trafic d'êtres humains, annonce Associated Press.
Une proposition déclinée par l'intéressé, qui doit donc mener à une décision de transfert vers l'Ouganda, en Afrique, autre pays à avoir un accord d'extradition avec les États-Unis, comme l'annonce Associated Press. Kilmar Abrego Garcia doit se présenter ce lundi 25 août à Baltimore aux services de l'immigration en vue de son transfert vers l'Ouganda.
Des pays africains partenaires dans l'expulsion d'immigrés
L'existence d'un tel accord avec les États-Unis et le pays africain date même de ces derniers jours. L’administration Trump cherchant à accélérer les expulsions de migrants hors de ses frontières, elle passe des accords avec des pays dont les expulsés ne sont presque jamais originaires. Parmi eux, l’Ouganda donc, mais aussi le Soudan du Sud ou encore l’Eswatini.
Depuis son arrestation et sa première expulsion en mars, le cas de Kilmar Abrego Garcia est devenu un sujet de débat politique, d'un côté le gouvernement de Trump l'accusant d'être membre du gang salvadorien MS-13, classé "organisation terroriste", de l'autre une juge du Tennessee avait souligné en juin qu'il "n'avait aucun antécédent judiciaire" et que "son appartenance présumée à un gang était contredite par les preuves même présentées par le gouvernement".
Dans un post publié sur le réseau social X ce vendredi, la porte-parole de la Maison Blanche Abigail Jackson a qualifié la libération de Kilmar Abrego Garcia "par un magistrat de gauche" d'une insulte "à [ses] victimes".
Comme l'annonce le média américain Reuters citant Fox News, le gouvernement américain a informé les avocats de l'intéressé qu'il serait expulsé vers l'Ouganda dans les jours à venir, citant des documents de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE). Cependant, l'ICE n'a pas répondu aux demandes d'authentification de ces documents de Reuters.
De son côté, la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a déclaré qu'il était toujours considéré comme un criminel et un contrevenant aux lois sur l'immigration, le qualifiant de "monstre" qui a été libéré par des "juges libéraux activistes".