États-Unis: l'homme mort immolé par le feu devant la Cour suprême était un activiste pour le climat

Un activiste s'est immolé par le feu pour alerter les pouvoirs publics sur la lutte contre la crise climatique aux États-Unis.

Un drame qui prend des allures politiques. Vendredi dernier, un homme s'est immolé par le feu devant la Cour suprême américaine à Washington, plus haute juridiction des États-Unis. Ce geste désespéré était le fait de Wynn Bruce, un activiste pour le climat qui voulait attirer l'œil des pouvoirs publics sur la question de l'environnement.

L'homme, âgé de 50 ans, était originaire du Colorado. Après avoir été rapidement héliporté vers un hôpital, il n'a pas survécu à ses blessures raconte le New York Times. Alors que le nom de Wynn Bruce apparaissait sur les réseaux sociaux, Kritee Kanko, scientifique spécialisée dans l'étude du climat, a expliqué qu'elle le connaissait, et qu'ils partageaient des croyances bouddhistes.

Un acte probablement prémédité

"Cet homme était mon ami. (...) Cet acte n'est pas un suicide. C'est un acte de compassion sans peur pour attirer l'attention sur la crise climatique. (...) Il préparait son action depuis plus d'un an", a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

Un élément repéré par le Denver Post vient accréditer cette thèse de la préméditation. En effet, en octobre dernier, Wynn Bruce a modifié un commentaire sous une publication Facebook liée au réchauffement climatique pour ajouter un émoji représentant des flammes. Puis, le 2 avril, il a inscrit la date du 22 avril 2022 (vendredi dernier, ndlr). Cette date n'a pas été choisie au hasard puisqu'elle correspond au jour de la Terre.

Un message adressé à la Cour suprême

Sa décision radicale a été rapidement comparée dans les médias américains à celle du moine bouddhiste qui s'était immolé par le feu pendant la guerre du Vietnam dans les années 1960. Aucun manifeste ou lettre expliquant les motivations de Wynn Bruce n'a été retrouvé par les autorités, qui indiquent par ailleurs qu'aucune autre personne n'a été blessée.

Le choix d'accomplir son acte devant la Cour suprême n'est, semble-t-il, pas non plus un hasard. En effet, l'institution doit bientôt trancher un dossier sur l'autorité de l'Agence de protection de l'environnement américaine pour contrôler la pollution dans le pays. Majoritairement conservatrice, la Cour suprême pourrait, selon les observateurs, choisir de retirer ce privilège à l'agence indépendante, ce qui serait perçu comme une défaite pour les défenseurs de l'environnement et l'administration de Joe Biden.

Anthony Audureau