BFMTV
États-Unis

États-Unis: des preuves de l'assaut du Capitole ont disparu d'un site officiel du gouvernement

Des partisans de Donald Trump devant le Capitole à Washington, le 6 janvier 2021.

Des partisans de Donald Trump devant le Capitole à Washington, le 6 janvier 2021. - ALEX EDELMAN

Les fichiers manquants correspondent à neuf vidéos qui ont permis la condamnation de Glen Simon, un émeutier, qui a passé huit mois en prison après l'assaut.

Une tentative de réécrire l'histoire? Mardi 11 février, les avocats représentant un groupe d'organisations de presse, dont NPR (National Public Radio), ont annoncé avoir déposé un dossier juridique après que des preuves vidéo utilisées pour la condamnation d'un émeutier accusé d'avoir participé aux attaques du 6 janvier 2021 contre le Capitole ont disparu d'une plateforme en ligne du ministère de la Justice américain.

9 vidéos manquantes

Selon NPR, les fichiers manquants correspondent à neuf vidéos qui ont permis la condamnation d'un certain Glen Simon. Émeutier le 6 janvier 2021, celui-ci a passé huit mois derrière les barreaux pour "conduite désordonnée et perturbatrice dans un bâtiment ou un terrain à accès restreint."

Porte-vélo métallique en main, il avait ce jour-là poussé plusieurs policiers et s'était écrié "voilà à quoi ressemble une révolution."

Après le dépôt de ce dossier juridique, le juge en chef du District de Columbia, James Boasberg, a ordonné deux choses au gouvernement américain: stopper la suppression de vidéos sur la plateforme, mais également s'expliquer, d'ici le 26 février, sur la disparition des neuf fichiers.

Pour l'heure, il est impossible de dire si ces vidéos ont été volontairement supprimées ou non. Le Guardian dit avoir contacté le ministère américain de la Justice sur ce sujet, sans obtenir de réponses.

Abandon des charges

Toujours auprès de NPR, plusieurs procureurs qui travaillaient il y a encore peu sur ces affaires ont fait part de leur inquiétude et redoutent que l'administration de Donald Trump ne réécrive l'histoire afin de passer sous silence cet épisode.

Peu après la grâce accordée par Donald Trump dès son arrivée au pouvoir à 1.500 inculpés en lien avec les événements de 2021, plusieurs juges fédéraux s'étaient insurgés.

"Aucune grâce ne peut changer la vérité tragique de ce qui s'est déroulé le 6 janvier 2021", au temple du pouvoir législatif à Washington, avait tonné la juge fédérale de la capitale des Etats-Unis, Tanya Chutkan, dans un commentaire d'ordonnance d'abandon de poursuites contre un émeutier.

La décision prise lundi soir par le président Trump "ne peut pas effacer le sang, les excréments, la terreur que la foule a laissés derrière elle" ni "ne peut réparer la brèche dans la tradition sacrée américaine de transition pacifique du pouvoir", avait protesté par écrit la magistrate.

Depuis cette décision de Donald Trump, les procureurs abandonnent par dizaines les poursuites contre les accusés encore en instance de jugement, ce que des policiers et des élus ont qualifié de "trahison."

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV