États-Unis: 10 anciens chefs du Pentagone plaident pour une transition pacifique

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A quelques jours de l'investiture officielle de Joe Biden comme président des États-Unis, la situation reste extrêmement tendue outre-Atlantique. Ce dimanche, le Washington Post se faisait le relais d'un appel téléphonique de Donald Trump, qui refuse toujours d'admettre sa défaite, au secrétaire d’Etat républicain de Georgie. Le toujours actuel locataire de la Maison Blanche intimait à ce dernier de lui "trouver" les bulletins de vote pour annuler sa défaite dans ce swing state.
Face à cette situation, les dix anciens secrétaires américains à la Défense actuellement en vie se sont prononcés contre toute implication des forces armées dans la transition politique en cours, dans un article publié dimanche par ce même Washington Post.
Les dix anciens chefs du Pentagone, Ashton Carter, Leon Panetta, William Perry, Dick Cheney, William Cohen, Donald Rumsfeld, Robert Gates, Chuck Hagel, James Mattis et Mark Esper, ont appelé dans cette tribune le Pentagone à s'engager en faveur d'un transfert pacifique du pouvoir.
"Territoire dangereux, illégal et non constitutionnel"
Leur appel intervient alors que le Congrès doit certifier mercredi que le démocrate Joe Biden a remporté l'élection présidentielle de novembre et doit succéder le 20 janvier au républicain Donald Trump.
"Des efforts en vue d'impliquer les forces armées américaines dans la résolution de différends électoraux nous conduiraient dans un territoire dangereux, illégal et non constitutionnel", estiment les signataires, dont deux, James Mattis et Mark Esper, ont été nommés au Pentagone par Donald Trump.
Ils déclarent que des responsables qui chercheraient à impliquer les forces armées dans le processus de transition pourraient subir de sérieuses conséquences professionnelles et judiciaires.
Ces dernières semaines, plusieurs dizaines de recours du camp Trump contre les résultats de l'élection ont été rejetés par les tribunaux américains ces derniers mois.
Loi martiale?
Les anciens secrétaires à la Défense relèvent qu'à l'exception de l'élection en 1860 de l'élection d'Abraham Lincoln, suivie de la sécession des Etats esclavagistes du Sud et de la guerre civile, les Etats-Unis détiennent un nombre record de transitions pacifiques.
"Cette année ne devrait pas être une exception", déclarent-ils.
Les signataires ne citent pas précisément la raison qui les a poussés à intervenir publiquement.
Mais la classe politique washingtonienne a été dernièrement troublée par des informations de médias américains selon lesquelles la possibilité d'instaurer la loi martiale aurait été évoquée lors d'une réunion à la Maison Blanche. Ces informations ont été démenties par Donald Trump.
Les signataires de l'appel, qui viennent des deux grands partis politiques américains, relèvent que les contestations des résultats de l'élection dans plusieurs Etats ont été rejetées par les tribunaux et que les votes ont été certifiés par les gouverneurs des Etats.
Ils appellent le secrétaire à la Défense par intérim, Christopher Miller, et tous les responsables du département de la Défense à faciliter la transition vers l'administration du président élu Biden.
"Ils doivent aussi s'abstenir de toute action politique qui saperait les résultats de l'élection ou compromettrait la réussite de la nouvelle équipe", ajoutent-ils.