Élections présidentielles américaines 2024
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"Tout sera réglé": Donald Trump affirme aux chrétiens qu'ils n'auront "plus besoin de voter" s'il est réélu

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Le candidat républicain a provoqué la colère et l'indignation dans le camp démocrate, où les élus s'inquiètent et accusent Donald Trump de vouloir mettre fin à la démocratie.

Une nouvelle sortie de Donald Trump qui interroge. Devant le groupe conservateur Turning Point Action lors d'une conférence en Floride, Donald Trump s'est adressé aux chrétiens aux États-Unis, déclarant que s'ils l'élisaient en novembre, ils n'auraient plus besoin de voter ensuite.

"Chrétiens, sortez et votez, juste cette fois-ci. Vous n'aurez plus besoin de le faire. Dans quatre ans, vous savez quoi? Tout sera réglé, tout ira bien, vous n'aurez plus besoin de voter, mes beaux chrétiens", a-t-il lancé ce vendredi 26 juillet.

"Un dictateur"

"Je vous aime, les chrétiens. Je suis chrétien. Je vous aime, sortez, vous devez sortir et voter. Dans quatre ans, vous n'aurez plus besoin de voter, nous aurons réglé la situation de telle manière que vous n'aurez plus besoin de voter", a-t-il ajouté, balayant d'un geste de la main qui semblait confirmer son idée.

Des propos qui ont vivement fait réagir du côté des démocrates. Dans une publication sur les réseaux sociaux, le constitutionnaliste et spécialiste du nationalisme chrétien Andrew Seidel a écrit: "Donald Trump parle de mettre fin à notre démocratie et d'instaurer une nation chrétienne".

Comme le rapporte The Guardian, les responsables de campagne de Kamala Harris, l'actuelle vice-présidente de Joe Biden et candidate démocrate depuis le retrait de ce dernier, ont affirmé dans un communiqué que le scrutin de novembre était une question de liberté et que la démocratie était "attaquée" par Donald Trump.

"Après la dernière élection que Donald Trump a perdue, il a envoyé une foule pour renverser les résultats", peut-on ainsi lire.

"Il a promis la violence s'il perd, la fin de nos élections s'il gagne, et la résiliation de la constitution pour lui donner le pouvoir d'être un dictateur pour promulguer son dangereux programme", écrivent-ils.

D'autres élus démocrates se sont également inquiétés de cette nouvelle sortie polémique de l'ancien président. Le représentant Adam Schiff a déclaré que si les électeurs veulent sauver la démocratie, ils doivent "voter contre l'autoritarisme". La remarque de Donald Trump "nous rappelle utilement que l'alternative est de ne plus jamais avoir la possibilité de voter", a-t-il affirmé.

"La seule façon de ne plus avoir à voter est que Donald Trump devienne un dictateur", a réagit de son côté Daniel Goldman, élu démocrate au Congrès américain.

Fraude électorale

Si Donald Trump remporte un second mandat à la Maison Blanche, il ne pourra rester président que quatre ans de plus, conformément au 22e amendement de la Constitution américaine qui limite le nombre de mandats présidentiels, consécutifs ou non, à deux.

Selon Politico, Donald Trump a toutefois déjà vaguement évoqué l'idée de ne pas respecter cette règle. En mai dernier, il avait mentionné le cas de Franklin Roosevelt, seul président américain a avoir fait plus de deux mandats, déclarant: "Je ne sais pas si nous allons être considérés comme des présidents à trois mandats ou à deux mandats", ce qui a incité certains dans la foule à crier "trois".

Ce vendredi, Donald Trump a également affirmé qu'il devait remporter l'élection présidentielle avec un écart de voix "trop important pour être truqué". Comme de nombreux partisans du candidat républicain, le groupe Turning Point Action devant lequel il s'exprimait dénonce depuis 2020 une "fraude électorale" qui aurait permis à Joe Biden de gagner la course à la Maison Blanche.

Avant que de mettre un terme à sa campagne de réélection le 21 juillet, Joe Biden a plusieurs fois cherché à dépeindre son rival comme une menace existentielle pour la démocratie américaine.

Salomé Robles