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"On va leur apprendre à fuir un alligator": Donald Trump s'amuse du danger que courront les migrants à l'"Alcatraz des alligators"

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Donald Trump a visité ce mardi 1er juillet le nouveau centre de rétention pour migrants construit au milieu des marécages des Everglades en Floride, surnommé "l'Alcatraz des alligators".

Donald Trump, en visite ce mardi 1er juillet à "l'Alcatraz des alligators", un nouveau centre de rétention pour migrants construit au milieu des marécages de Floride, s'est moqué des personnes détenues qui risqueraient en cas d'évasion d'être attaquées par la faune sauvage.

Questionné par un journaliste si l'idée est que les éventuels fuyards soient attaqués par des alligators ou des serpents, le président américain a dit "supposer que c'est le concept".

"Les serpents sont rapides, mais les alligators... On va leur apprendre à fuir un alligator, ok? S'ils s'évadent de prison, comment s'enfuir: ne courez pas en ligne droite, courez comme ça," s'est-il amusé en dessinant un zigzag avec sa main. "Et vous savez quoi? Vos chances augmentent de 1%."

"On a beaucoup de flics sous forme d'alligators - vous n'avez pas besoin de les payer autant", a lancé le républicain en admirant les récentes installations à Ochopee, en limite du parc national des Everglades. "Je ne voudrais pas courir longtemps dans les Everglades. Ca gardera les gens là où ils sont censés être."

Un site qualifié "d'inhumain" par les détracteurs

La construction - en une semaine chrono, vante-t-il - de cet "Alcatraz des alligators" indigne les détracteurs de la politique migratoire brutale de Donald Trump, qui qualifient le site d'"inhumain".

Ce centre de rétention, fait de lits superposés alignés, enfermés dans des cages grillagées, sous des pavillons de toile blanche, a été édifié à la vitesse de l'éclair sur un ancien aérodrome des Everglades, zone marécageuse naturelle protégée du sud-est du pays. Quelque 3.000 places y sont prévues, selon la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem.

Environ 200.000 alligators, qui peuvent dépasser les 4 mètres à leur taille adulte, peuplent le parc national des Everglades et en font sa renommée.

Si les attaques d'alligators contre des humains restent relativement rares en Floride - ntre 1948 et 2022, 453 "morsures accidentelles non provoquées" y ont été répertoriées, dont 26 mortelles- , les autorités américaines se sont employées à amplifier le risque.

"Si les gens sortent, il n'y pas grand-chose qui les attend, à part des alligators et des pythons", a encore affirmé le procureur général de Floride James Uthmeier.

Des manifestants opposés à Donald Trump se sont eux rassemblés devant le centre floridien ces derniers jours. "N'utilisez pas la nature comme arme", "ne touchez pas à mon marais", pouvait-on lire.

Les défenseurs de l'environnement dénoncent eux la construction du centre dans un écosystème naturel qui abrite plus de 2.000 espèces d'animaux et de plantes.

Une référence à la célèbre ancienne île-prison de San Francisco

Tant la Maison Blanche que les autorités locales ont surnommé ce centre l'"Alcatraz des alligators", en référence à l'ancienne île-prison de San Francisco que Donald Trump compte par ailleurs rouvrir.

Si cet autre projet choc semble au point mort après que des responsables ont notamment estimé son coût exorbitant, "le travail de conception a commencé il y a six mois, et plusieurs entreprises de développement de prison étudient comment faire avec nous. C'est encore un peu tôt, mais très prometteur", a affirmé l'ex-homme d'affaires new-yorkais sur sa plateforme Truth Social.

Avant cet "Alcatraz des alligators", Donald Trump, qui a érigé la lutte contre l'immigration en priorité absolue de son second mandat, avait déjà fait expulser des migrants en situation irrégulière vers une prison géante au Salvador et d'autres à Guantanamo, une base militaire américaine à Cuba.

Sa visite en Floride survient au moment où le président républicain pousse pour faire adopter son mégaprojet de loi budgétaire, qui inclut le financement d'un vaste programme d'expulsions d'immigrés clandestins.

J.Bro avec AFP