"Des images horribles": plus de 2 millions de dollars versés à un couple d'Américains après la diffusion des vidéos d'autopsie de leur bébé décapité

Une personne sur un lit d'hôpital à Worcester, aux États-Unis, le 4 janvier 2022 (illustration). - Joseph Prezioso / AFP
Des vidéos qui n'auraient pas dû se retrouver sur les réseaux sociaux. Un couple d'Américains s'est vu accorder 2,25 millions de dollars (1,95 million d'euros) de dédommagements après que des vidéos de leur bébé décapité ont été diffusées par un médecin légiste sur les réseaux sociaux sans leur accord, rapporte l'agence Associated Press samedi 21 juin.
Le médecin légiste n'a pas répondu à l'action en justice intentée à son encontre, ce qui a conduit le tribunal du comté de Fulton, en Géorgie, à statuer "par défaut" en faveur des plaignants.
Dans une publication sur Facebook, depuis supprimée, le praticien dénonce une "erreur judiciaire totale" et dit avoir l'intention de faire appel.
Le bébé a du mal à sortir, la médecin tire au niveau de son cou
Le 10 juillet 2023, Jessica Ross, une Américaine vivant dans l'État de Géorgie, s'apprête à donner naissance à son premier enfant dans un hôpital situé au sud d'Atlanta. Mais le nouveau-né, un petit garçon, a des difficultés à sortir et se retrouve coincé au niveau de l'os pelvien.
L'obstétricienne chargée de procéder à l'accouchement fait alors un usage excessif de sa force au niveau du cou et de la tête du bébé, accusent les parents dans une plainte. L'enfant, nommé Treveon Isaiah Taylor Jr, se retrouve décapité et meurt le jour de la naissance.
Le couple n'est pas informé dans un premier temps par les médecins des circonstances exactes de son décès, selon les parents. Ce n'est que lorsque Jessica Ross quitte la maternité que les pompes funèbres l'informent que l'enfant est décapité.
Les parents portent plainte contre la maternité et la médecin
Les parents, Jessica Ross et Treveon Isaiah Taylor Sr., déposent une première plainte contre la maternité et contre l'obstétricienne, estimant que cette dernière a retardé l'intervention chirurgicale et n'a pas demandé d'aide rapidement alors que l'accouchement par voie basse apparaissait dangereux pour la santé du bébé.
Pour l'heure, une autopsie a été menée sur le corps de l'enfant. Elle établit que le petit garçon est mort d'une fracture du cou. Le médecin légiste note dans ses conclusions que l'action humaine est en cause et conclut, début 2024, qu'il s'agit d'un homicide.
Cette première affaire n'a pas encore été statuée par la justice et reste actuellement en cours.
Des vidéos postées sur Instagram, une deuxième plainte déposée
Les parents ont par ailleurs déposé une seconde plainte. Elle concerne cette fois le médecin légiste chargé de mener l'autopsie de Treveon Isaiah Taylor Jr. En effet, le Dr Jackson Gates a publié plusieurs vidéos de l'intervention médicale sur son compte Instagram, sans demander l'autorisation des parents, d'après la plainte déposée par le couple en septembre 2023.
Le Dr Jackson Gates a retiré ces contenus dans un premier temps, après avoir reçu un courrier de l'avocat des parents, mais il a ensuite republié les vidéos, selon le couple.
L'avocate du médecin assure que son client a pour habitude de publier régulièrement des contenus sur les autopsies qu'il mène dans le cadre de son travail à titre informatif pour ses confrères.
"Ce jeune couple lui faisait confiance"
L'avocate du médecin légiste assure que le praticien est "profondément désolé" pour le "préjudice involontaire" causé aux parents. "S'il avait su une seule seconde qu'ils verraient cela et qu'ils sauraient qu'il s'agissait de leur enfant, il ne l'aurait jamais fait", assure-t-elle.
Les avocats du couple ont déclaré que ces publications avaient "remué le couteau dans une plaie déjà profonde" pour les parents après la mort de leur fils.
"Ce jeune couple lui faisait confiance en lui confiant les restes de leur précieux bébé. Gates, en retour, leur a rendu cette confiance en publiant des images horribles de leur enfant à la vue du monde entier", a condamné la défense des parents endeuillés.