Dénoncer ses collègues ou se faire sanctionner: le dilemme d'employés fédéraux américains après l'élection de Trump

Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 21 janvier 2025, Washington DC. - Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Signaler ses collègues qui travaillent pour la diversité, l'inclusion et l'égalité, c'est ce qui est demandé à des employés fédéraux américains ce mercredi 23 janvier. Un mail leur invitant à dénoncer des collègues travaillant toujours à des postes liés à ces questions leur a été envoyé.
Ce lundi, à son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a signé un décret qui vise à mettre un terme aux "mandats, politiques, programmes, préférences et activités du gouvernement fédéral en matière de diversité, d'équité, d'inclusion et d'accessibilité, quel que soit leur nom."
L'objectif: "mettre fin à la discrimination fondée sur la 'diversité, l’équité et l’inclusion' dans le personnel fédéral, ainsi que dans les contrats et les dépenses du gouvernement fédéral", selon la Maison Blanche.
Des menaces de "conséquences négatives"
"Les employés travaillant dans les programmes de diversité, dont Trump a ordonné la fermeture, seront suspendus d'ici mercredi soir", a confirmé le lendemain la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sur le réseau social X.
Ce mail, consulté par NBC News et reçu par des employés fédéraux ce mercredi, menace de "conséquences négatives" en cas de non-dénonciation "dans les 10 jours".
Concrètement, les employés doivent signaler s'ils ont "connaissance d'un changement dans une description de contrat ou une description de poste du personnel depuis le 5 novembre 2024 visant à masquer le lien entre le contrat et la DEIA (Diversité, Équité, Inclusion et Accessibilité) ou des idéologies similaires."
"Nous sommes conscients des efforts déployés par certains membres du gouvernement pour dissimuler ces programmes en utilisant un langage codé ou imprécis", indique ce mail.
Contactée par NBC News, la Maison Blanche n'a pas précisé la nature des "conséquences" pour les employés concernés. Investi lundi 20 janvier pour la deuxième fois président des États-Unis, Donald Trump avait aussitôt pris des décrets visant l'immigration clandestine et niant l'existence de personnes transgenres.