Conte de fées contre fusil d'assaut, qui est le plus néfaste?

Une campagne de sensibilisation sur les armes met l'accent sur les paradoxes de la société américaine, dans laquelle un simple conte pour enfant peut être interdit alors que des fusils d'assaut sont en libre circulation.

Deux enfants accroupis sur le sol d'une armurerie, un innocent livre de contes dans les mains de l'un, un fusil d'assaut AR-15 dans les mains de l'autre. C'est le type d'arme qu'a utilisé le tireur de Newtown, faisant 26 victimes parmi les enfants de l'école. Au-dessus, un sobre slogan: "L'un de ces enfants tient quelque chose qui a été banni d'Amérique pour les protéger. Devinez lequel."

Dans cette affiche publicitaire, l'objet banni, ce n'est pas le fusil d'assaut mais le Petit Chaperon rouge, version Charles Perrault. En effet, ce livre a été interdit dans les écoles de deux districts californiens pour son fort potentiel subversif: l'une des boissons transportées par la fillette pour sa grand-mère est du vin…

"mères horrifiées et au cœur brisé"

Cette campagne choc a été créée par un groupe américain appelé "Les mères demandent d'agir pour le bon sens en matière d'armes en Amérique" (Moms Demand Action for Gun Sense in America), qui milite pour un strict encadrement de l'accès aux armes aux Etats-Unis.

Fusil d'assaut permis contre conte pour enfants prohibé, c'est ce paradoxe que les militantes ont voulu mettre en avant dans leur quête de sensibilisation.

Le groupe a été fondé le 14 décembre 2012, le jour-même de la fusillade, et se proclame politiquement indépendant. Constitué de "mères horrifiées et au cœur brisé après les événements de Sandy Hook", il appelle les citoyens américains à interpeller leurs élus au Sénat pour: interdire les chargeurs de plus de 10 coups, instaurer un contrôle systématique des antécédants à l'achat, interdire l'achat de munitions sur Internet, faire du trafic d'armes un crime fédéral et combattre les efforts de l'industrie des armes à affaiblir les lois de contrôle.