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États-Unis

Comme Obama avant elle, Clinton se prête au jeu de l'interview loufoque

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La candidate démocrate à la Maison Blanche s'est efforcée d'apparaître sous un jour plus cool en participant, comme l'actuel président des Etats-Unis, à une émission parodique de l'acteur Zach Galifianakis. Mais n'est pas Barack Obama qui veut...

Prête à (quasiment) tout pour gagner en popularité - une frange de l'électorat américain la déteste purement et simplement - et rallier les jeunes, la candidate démocrate Hillary Clinton est apparue jeudi dans une émission potache où l'animateur lui a notamment demandé: "Qu'arrivera-t-il si vous tombez enceinte?".

Visiblement peu à l'aise, Hillary Clinton a cependant joué le jeu des questions iconoclastes posées par l'acteur Zach Galifianakis, proposant à son interlocuteur de lui envoyer des "brochures" sur l'activité ovarienne de la femme.

Zach Galifianakis anime Between Two Ferns (que l'on peut traduire par "entre deux fougères", en français, en référence au cadre dans lequel il interroge ses invités, assis entre deux fougères en pot), un talk show parodique du site "Funny or die", diffusé sur internet. Les questions sont volontairement absurdes, sexistes ou inconvenantes.

"Comment le président Obama aime-t-il son café?"

L'ancienne Première dame, qu'un bandeau présente par les mots "Hillary Clinton, a eu une pneumonie" au début de l'entretien, y apparaît le plus souvent impassible, mais laisse par moments échapper un rire sonore. 

"Quand vous étiez secrétaire, combien de mots à la minute pouviez-vous taper? Et comment le président Obama aime-t-il son café? Comme lui... pas très corsé ?", a ainsi demandé Zach Galifianakis, en référence au passé de secrétaire d'Etat américaine d'Hillary Clinton (un intitulé qui correspond à un poste de ministre de affaires étrangères aux Etats-Unis, et non à un poste de secrétaire).

A plusieurs reprises cette dernière s'est gardée de répondre, confiant même en cours du programme "regretter amèrement" d'être venue. A d'autres moments elle garde la bouche cousue, semblant manquer de répondant même si elle joue les victimes consentantes dans un scénario probablement négocié en grande partie à l'avance.

Notamment quand Zach Galifianakis lui lance: "En plus de devenir peut-être la première femme présidente, vous deviendriez pour la génération des plus jeunes leur première présidente blanche". "Quand vous constatez à quel point cela marche pour Donald Trump, ne vous demandez-vous pas si vous devriez être un peu plus raciste?", lui demande aussi l'animateur. "J'aimerais vraiment rencontrer la personne qui fait vos tailleurs. Oui, parce que pour Halloween, je voulais y aller comme un bibliothécaire de l'espace", lâche-t-il encore. 

"Quel est le meilleur moyen de vous joindre? Par email?"

Interrogée sur le fait de savoir si elle fuirait au Canada si Trump était élu, Hillary Clinton a nié par ces mots: "Je resterai aux Etats-Unis et tenterai de l'empêcher de détruire les Etats-Unis". A un moment, le comédien l'interroge sur ce qui sera au centre de son attention si elle devient présidente. Mais alors qu'elle déroule son plan pour "que l'économie fonctionne pour tout le monde", il l'interrompt avec une pub de celui qu'il qualifie de "sponsor" de l'émission, et diffuse un clip de campagne du milliardaire. 

Pour clore l'entretien, Zach Galifianakis se permet même une allusion au scandale des emails qui plombe la campagne de la candidate. "Restons en contact. Quel est le meilleur moyen de vous joindre? Par email?", lui demande-t-il. Sans qu'elle ne trouve rien à rétorquer.

Zach Galifianakis est connu pour avoir interviewé Barack Obama. "Qu'est-ce que cela vous fait d'être le dernier président noir des Etats-Unis?", lui avait-il demandé. Pas à court d'une bonne répartie, le locataire de la Maison Blanche lui avait fait une réponse dans la même veine, assénant sur un ton ironique: "Qu'est-ce que ça vous fait que ce soit la dernière fois où vous parliez jamais à un président?"

V.R. avec AFP