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États-Unis

Combien risque P.Diddy, reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution?

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Le rappeur américain a été reconnu non coupable de "trafic sexuel" et d'"association de malfaiteurs", les chefs d'accusations les plus lourds qui pesaient contre lui.

Un verdict plus favorable qu'attendu. Le magnat du hip-hop P. Diddy a été acquitté ce mercredi 2 juillet de "trafic sexuel" et d'"association de malfaiteurs", les accusations les plus importantes portées contre lui, mais reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution à l'issue d'un procès hypermédiatisé à New York.

Dans la salle d'audience, le rappeur a accueilli le verdict avec soulagement, joignant ses mains comme s'il priait en direction du juge et du jury dans un signe de remerciement.

20 ans de prison maximum

L'artiste ira bien en prison, mais pour une durée qui sera bien moins longue qu'escomptée. Sean Combs a en effet été reconnu coupable pour les deux chefs d'accusation de "transport de personnes à des fins de prostitution", un crime créé en 1910 et passible de dix ans de prison au maximum. Il risque donc, au total, jusqu'à vingt ans de prison – les deux peines étant cumulables.

Dans un document déposé au tribunal et cité par l'agence de presse américaine AP, l'assistante du procureur Maurene Comey estime que Sean Combs devrait écoper d'une peine de plus de quatre ans de prison. Le temps passé en détention depuis son arrestation en septembre sera pris en compte.

S'il avait été condamné pour trafic sexuel et association de malfaiteurs (racketeering conspiracy), le rappeur risquait la prison à vie.

Âgé de 55 ans, P. Diddy était accusé d'avoir forcé des femmes – dont sa petite amie de 2007 à 2018, la chanteuse Cassie, et une ancienne compagne plus récente ayant témoigné sous le pseudonyme de "Jane" – à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués pendant qu'il se masturbait ou filmait. Il était par ailleurs soupçonné d'avoir mis en place un réseau criminel, dont il était à la tête, pour organiser ces soirées nommées "freak-offs".

Réponse en octobre

"(P. Diddy) avait tellement dépassé les limites qu'il ne pouvait même plus les voir", avait déclaré la procureure Maurene Comey, disant que le rappeur se sentait "intouchable". "Mais l'accusé n'est pas Dieu", avait-elle dit au jury, alors qu'elle espérait une condamnation pour tous les chefs d'accusation.

Mercredi, après le verdict aux accents de défaite, elle a appelé à une "longue" sentence à l'encontre du rappeur.

Le juge Arun Subramanian du tribunal de district du sud de New York a prévu une audience en ligne le 8 juillet prochain afin de tenter de déterminer une date pour le prononcé de la peine, proposant celle du 3 octobre.

Dans l'attente du prononcé de la peine, les avocats de P.Diddy avaient demandé sa libération conditionnelle, ce qui a été refusé par le juge Arun Subramanian en invoquant un historique de "violence" et de "mépris de la loi" de la part de l'artiste.

François Blanchard