Colère et émotion aux funérailles de Tyre Nichols, Kamala Harris dénonce "un acte violent" de la police

Kamala Harris lors des funérailles de Tyre Nichols ce mercredi 1er février 2023 - AFP
"Quelqu'un de bien" à qui "un acte violent" de la police a ôté la vie trop tôt: aux funérailles de Tyre Nichols, jeune Afro-Américain dont le passage à tabac mortel par des policiers noirs a choqué les États-Unis, les intervenants, dont la vice-présidente Kamala Harris, se sont insurgés contre les violences policières.
Après avoir longuement pris dans ses bras la mère de Tyre Nichols dans l'église de Memphis où était organisé cet hommage, Kamala Harris a eu des mots durs envers les agents qui l'ont roué de coups alors qu'il criait n'avoir rien fait et appelait à l'aide.
"N'avait-il pas le droit d'être en sécurité?", a lancé la vice-présidente.
Tyre Nichols était "quelqu'un de bien, une belle âme"
"Voici une famille qui a perdu son fils et son frère après un acte de violence" perpétré par des "personnes chargées de les protéger", et "cet acte violent ne visait pas à assurer la sécurité publique", a-t-elle martelé devant la foule.
Tyre Nichols était "quelqu'un de bien, une belle âme, un fils, un père, un frère, un ami, un être humain parti trop tôt", a dit en ouverture de l'office le révérend J. Lawrence Turner à la Mississippi Boulevard Christian Church.
"Aujourd'hui, au moment où nous célébrons la vie de Tyre et consolons sa famille, nous informons cette nation que la rediffusion de cet épisode, qui fait des vies noires un hashtag, a été annulée et ne sera pas renouvelée pour une nouvelle saison", a-t-il lancé. "Nous finirons par vaincre", a-t-il encore dit.
Les cinq policiers impliqués inculpés pour meurtre
Tyre Nichols, 29 ans, avait été arrêté le 7 janvier par des agents d'une unité spéciale de Memphis, dans le sud des États-Unis, pour une simple infraction au code de la route, selon la police.
Mais battu sans relâche, à tel point qu'il était devenu méconnaissable d'après sa famille, il est mort trois jours plus tard à l'hôpital.
Les images insoutenables de l'interpellation et des coups infligés au jeune homme par les agents ont été diffusées, sans coupes, par les plus grandes chaînes du pays, faisant craindre un embrasement social aux autorités.
Les cinq policiers impliqués ont été licenciés et inculpés pour meurtre. L'"Unité Scorpion" à laquelle ils appartenaient, et qui avait pour mission de faire baisser le nombre d'activités illégales dans les quartiers sensibles en y déployant un plus grand nombre de policiers, a été démantelée. Trois pompiers ont été limogés en lien avec les faits et deux autres policiers suspendus.