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Chaleur, feux de forêt...Le réchauffement climatique aggrave la pollution de l'air aux États-Unis

Les buildings de New York enrobés par la pollution, le 6 juin 2023

Les buildings de New York enrobés par la pollution, le 6 juin 2023 - BFMTV

Plus de 151 millions de personnes respirent un "air malsain" aux États-Unis, selon le rapport annuel de l'American Lung Association publié mercredi 23 avril.

Le réchauffement climatique complique la lutte contre la pollution de l'air aux États-Unis, note mercredi 23 avril 2025 l'American Lung Association dans son rapport annuel, disant redouter l'impact négatif des coupes budgétaires de l'administration Trump en matière environnementale.

"Malgré des décennies d'effort pour diminuer les sources de pollution de l'air", 46% d'Américains - soit plus de 151 millions de personnes - respirent un "air malsain", note ce rapport, réalisé à partir de données mesurées entre 2021 et 2023.

Cela représente 25 millions de personnes supplémentaires exposées à des niveaux trop élevés de pollution aux particules ou à l'ozone comparé au rapport précédent, et un total supérieur aux bilans annuels des dix dernières années.

"Plus de licenciements équivaut à encore plus d'air vicié"

L'association centenaire de lutte contre les maladies pulmonaires estime que les réductions d'effectifs prévues par l'administration Trump dans des structures telles que l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) vont aggraver la situation.

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"Plus de licenciements équivaut à encore plus d'air vicié", indique notamment le rapport, alors que la Maison Blanche a annoncé fin février un objectif de réduction aux deux tiers environ des financements de l'EPA, qui disposait d'un budget de plus de 12 milliards de dollars en 2024 et employait plus de 15.000 personnes.

Selon un plan partagé à la mi-mars avec l'AFP, l'EPA compte supprimer son Bureau de recherche et développement et limoger la majorité des effectifs, au moment où l'administration Trump révoque déjà de nombreuses normes environnementales.

La tendance observée par l'American Lung Association sur la dernière décennie s'explique notamment par l'impact du changement climatique.

"La multiplication des journées de forte concentration d'ozone et des pics de pollution aux particules liés à la chaleur extrême, à la sécheresse et aux feux de forêt met en danger des millions de personnes", note le rapport, en déplorant que ces conditions compliquent les efforts entrepris aux niveaux fédéraux et municipaux pour l'amélioration de la qualité de l'air. Deux des métropoles avec l'air le plus pollué se trouvent en Californie.

Trump qualifie "d'arnaque" la transition énergétique

Bakersfield, à 150 km au nord-ouest de Los Angeles, reste la plus exposée à la pollution aux particules pour la troisième année consécutive, et Los Angeles demeure la ville avec la pire pollution à l'ozone des États-Unis, pour la 25e fois sur les 26 éditions de ce rapport publié pour la première fois en l'an 2000.

Climatosceptique notoire, le président Donald Trump qualifie régulièrement "d'arnaque" la transition énergétique.

Son gouvernement a licencié des centaines d'employés de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), qui joue un rôle de premier plan dans la recherche sur le climat aux États-Unis.

Son gouvernement a aussi annoncé que les États-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la Chine et premier pollueur historique, se retireraient pour la deuxième fois de l'accord de Paris, mettant ainsi en péril les efforts mondiaux visant à freiner le réchauffement climatique. Ce retrait sera effectif au 27 janvier 2026.

I.H avec AFP