Etats-Unis: une élue s'agenouille au Congrès contre les propos de Trump sur la NFL

Après les terrains de football, le mouvement atteint la scène politique. A la manière des joueurs de la National Football League (NFL) américaine, la représentante démocrate du Texas Sheila Jackson Lee s'est agenouillée à la tribune de la Chambre des représentants, lundi soir, aux Etats-Unis. Un geste de soutien envers les joueurs de football américain, qui ont entamé ce mouvement le week-end dernier, mais aussi une volonté de protester contre les propos de Donald Trump sur la NFL.
"Nous appelons simplement à la dignité et au respect"
Vendredi, lors d'un meeting, le président américain s'en est violemment pris à ce sport, en attaquant l'attitude d'un ancien joueur des San Francisco 49ers, Colin Kaepernick, qui avait mis un genou à terre lors de l'hymne américain en 2016, pour protester contre les meurtres de Noirs abattus par des policiers blancs. "Est-ce que vous n'aimeriez pas voir un de ces propriétaires (d'équipe) de NFL dire, quand quelqu'un manque de respect à notre drapeau, 'sortez-moi ce fils de pute du terrain, il est viré, viré!'", s'est énervé Donald Trump.
Des propos très virulents, qui ont entraîné une vague de protestation sur les terrains. Tout le week-end, de nombreux joueurs d'équipes phares du championnat de football américain ont ainsi posé un genou au sol pendant l'hymne, en affront au président.
Mais le bras de fer entre Donald Trump et le football américain a fini par atteindre la sphère politique. Mardi, alors qu'elle s'exprimait à la Chambre des représentants, Sheila Jackson Lee a réagi à l'affaire. "Nous appelons simplement à la dignité et au respect qui consiste à ne pas appeler quelqu'un 'fils de pute'', a fait valoir l'élue démocrate du Texas.
"Je m'agenouille contre le racisme"
"C'est du racisme et vous ne pouvez pas le nier. Il n'y a aucune base dans le Premier amendement qui dit qu'on ne peut pas s'agenouiller lors de l'hymne national. Il n'y a aucune réglementation qui stipule que ces jeunes hommes ne peuvent pas se dresser contre le déshonneur subi par leur mère. (...) Et je m'agenouille pour leur rendre hommage", a poursuivi Sheila Jackson Lee, avant de poser son genou à terre derrière son pupitre.
"Je m'agenouille en face de ce drapeau et sur ce sol. Je m'agenouille en l'honneur du Premier amendement. Je m'agenouille parce que le drapeau est un symbole de liberté. Je m'agenouille parce que je vais me dresser contre le racisme. Je m'agenouille parce que je vais me tenir aux côtés de ces jeunes hommes", a-t-elle encore martelé.