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Amérique du Nord

Etats-Unis: l'auteur d'un livre niant une tuerie dans une école condamné pour diffamation

Des manifestants avec des pancartes contre les armes durant une marche pour la vie, à Newtown, dans le Connecticut

Des manifestants avec des pancartes contre les armes durant une marche pour la vie, à Newtown, dans le Connecticut - Kena Betancur / AFP

James Fetzer a été condamné à verser 450.000 dollars de dommages et intérêts au père d'une victime de l'attaque de 2012 à l'école primaire Sandy Hook, qui a fait 26 morts. Il avait été attaqué en diffamation pour plusieurs passages défendant la théorie du complot selon laquelle le massacre serait une mise en scène.

L'auteur d'un livre niant l'existence d'une tuerie dans une école primaire du Connecticut en 2012 a été condamné ce mardi par un tribunal américain à verser 450.000 dollars de dommages et intérêts au père d'une victime qui l'avait attaqué en diffamation, a indiqué mercredi l'avocate du plaignant. Le tribunal de Madison, dans le Wisconsin, a jugé que trois passages étaient diffamatoires.

26 victimes et un livre titré "Personne n'est mort"

Leonard Pozner, dont le fils Noah faisait partie des 26 victimes de la fusillade à l'école Sandy Hook, estimait que des passages du livre de James Fetzer, "Personne n'est mort à Sandy Hook", publié en 2015, étaient diffamatoires et avaient entraîné de nombreuses menaces de mort à son encontre.

"Le verdict du jury reflète les dommages importants causés à M. Pozner", a expliqué à l'AFP son avocate, Genevieve Zimmerman. "M. Pozner, qui a tant souffert, a courageusement refusé de laisser cet opium de la droite alternative se répandre de façon virale sans vérification", a-t-elle ajouté.

Le père d'une victime avait reçu des menaces de mort

La tuerie à l'école primaire Sandy Hook, à Newtown dans le Connecticut, le 14 décembre 2012, a fait 26 morts dont 20 enfants. Elle avait particulièrement choqué l'opinion publique en raison du jeune âge des victimes. Mais de nombreux théoriciens du complot affirment que le massacre était une mise en scène des autorités pour renforcer les limites sur les ventes d'armes personnelles.

Lors du procès, Leonard Pozner a expliqué qu'il avait rendu public le certificat de décès de son fils âgé de 6 ans par "transparence". "Et après, j'ai été accusé d'être un imposteur et un fraudeur et cela a tout changé", a-t-il dit, cité par la chaîne TV locale WISC-TV.

A la barre, James Fetzer a assuré que ses affirmations dans le livre, notamment que le certificat de décès était un faux, étaient "véridiques". Ses avocats ont nié qu'il ait incité à la violence contre Leonard Pozner, qui avait reçu des menaces de mort après la sortie du livre. En 2017, Lucy Richards, aussi convaincue que Sandy Hook était une mise en scène, avait été condamnée à de la prison ferme pour avoir envoyé des messages vocaux et des courriels menaçant de mort Leonard Pozner.

J. G. avec AFP