Donald Trump officiellement candidat, de tous les outrages

Donald Trump multiplie les provocations, une formule qui marche à en voir son score dans les sondages. - Spencer Platt - AFP
Longtemps snobé par les habitués de la politique, Donald Trump a déjà réussi son premier pari: se hisser en tête des sondages pour l'investiture républicaine en vue de l'élection présidentielle de 2016. Une place où personne ne l'attendait. Ce mercredi va marquer un nouveau cap avec le dépôt formel de sa candidature aux primaires de son parti.
"Je pense que je vais être investi et gagner la Maison Blanche. Je pense que battre Hillary Clinton va être facile car ses antécédents sont tellement mauvais", a-t-il lancé mardi devant les caméras à l'occasion de la sortie de son livre "L'Amérique estropiée: comment rendre sa grandeur à l'Amérique?" L'occasion pour lui de tacler ses adversaires: Jeb Bush, "piètre orateur", Ben Carson, "mou", Marco Rubio, "surcoté".
Une habitude pour le milliardaire qui, quand il ne s'en prend pas à la classe politique, s'en prend aux immigrés ou aux femmes. Une marque de fabrique gagnante qui le rattrape alors qu'il vient de se faire chiper la première place dans les sondages par Ben Carson, candidat tout aussi polémique.
>> "Les Mexicains sont des violeurs"
Dans son vaste programme pour "rendre sa grandeur à l'Amérique", Donald Trump a ciblé un problème: l'immigration, en particulier celle du Mexique. Et pour solution, le milliardaire propose la construction d'un mur à la frontière aux frais du gouvernement mexicain. "Lorsque le Mexique envoie ses gens, ils n'envoient pas leurs meilleurs éléments, argumentait le Républicain. Ils envoient des gens qui ont beaucoup de problèmes, et ils nous apportent leurs problèmes. Ils apportent la drogue, ils apportent de la délinquance, ce sont des violeurs." "Mais certains, je suppose, sont des gens bien", justifiait-il.
>> Il accuse une journaliste, trop hostile, d'avoir ses règles
Quand Donald Trump ne s'attaque pas aux Mexicains, il se laisse aller à des propos aux relents misogynes. Les femmes que le magnat de l'immobilier n'aime pas, il les qualifie de "porc", de "chiennes", ou bien de "ploucs". Des propos que les journalistes américains ne cessent de lui rappeler. C'est le cas de Megyn Kelly qui avait tenté de le secouer lors d'un débat sur la Fox en août dernier. Ni une, ni deux Donald Trump avait réagi en déclarant que la pugnacité de la journaliste était dictée par ses menstruations.
>> Les musulmans sont "un problème"
On avait dit les Mexicains et les femmes, mais finalement Donald Trump ne se fait pas prier quand il s'agit de critiquer les musulmans. Lors d'un meeting en septembre dernier, un homme dans le public avait déclaré: "Nous avons un problème dans ce pays. Il s'appelle 'les musulmans." Avant de poursuivre en s'en prenant à Barack Obama: "Nous savons que notre président actuel en est un, nous savons qu'il n'est même pas un Américain." Quand la bienséance politicienne aurait obligé Trump a dénoncer ces propos islamophobes, ce dernier préfère rester évasif et ne pas les condamner. Plus tard, il se disait favorable à la fermeture des mosquées pour lutter contre le jihadisme.
>> Il livre les numéros de téléphone de ses concurrents
En juillet dernier, alors que l'annonce de sa candidature était encore toute récente, Donald Trump frappe un grand coup lors d'un meeting en Caroline-du-Sud. Il s'attaque cette fois-ci à l'un de ses concurrents pour l'investiture républicaine, le sénateur Lindsey Graham. "Et il y a ce type, (c'est) un poids plume total. C'est quelqu'un qui dans le secteur privé ne pourrait jamais se faire embaucher, croyez-moi. Il ne pourrait pas trouver de travail. Il ne pourrait pas faire ce que vous avez fait, vous qui êtes retraités et riches. Il ne serait pas riche, il serait pauvre". L'homme d'affaires allant même jusqu'à révéler publiquement le numéro de téléphone personnel du politicien.
>> Il dénonce le passé militaire de John McCain
Il n'épargne pas les concurrents de son parti, pourquoi ferait-il différemment avec ses adversaires démocrates. Peu bavard sur Hillary Clinton, la grande favorite, Donald Trump s'attaquait de manière inhabituelle au sénateur John McCain, l'une des figures du Congrès. Le magnat de l'immobilier assurait alors en juillet dernier que l'ancien adversaire de Barack Obama ne méritait pas son statut de "héros" même s'il avait été fait prisonnier lors de la guerre du Vietnam. "Ce n'est pas un héros de guerre. C'est un héros de guerre parce qu'il a été capturé. J'aime les gens qui n'ont pas été capturés, je suis désolé de vous le dire, ok ?", scandait-il. De quoi se mettre à dos une partie des militaires.
Bonus: Pour se déclarer officiellement candidat pour les primaires, Donald Trump a dû remplir de nombreux formulaires. Problème, ces derniers ne seraient pas adaptés à sa situation... financière. Celui qui déclare un patrimoine de 10 milliards de dollars se plaint de ne pouvoir remplir parfaitement les documents. "Ce formulaire n'est pas fait pour des hommes aussi fortunés que Monsieur Trump", attaquait alors son équipe de campagne.