Etats-Unis: pour le Républicain Ben Carson, l'Holocauste aurait pu être évité si les juifs avaient été armés

Le Républicain Ben Carson talonne Donald Trump dans les sondages. - Mark Lyons - Getty images - AFP
En plein débat sur le port des armes aux Etats-Unis, les déclarations de Ben Carson ont de quoi détonner. Ce neurochirurgien de 64 ans à la retraite, candidat à l'investiture républicaine pour la course à la Maison Blanche, s'est offert un parallèle choquant pour défendre le libre achat et la détention d'armes dans le pays.
Invité sur CNN, Ben Carson, deuxième dans les sondages derrière le milliardaire Donald Trump, a affirmé que moins de juifs auraient été exterminés par les nazis s'ils avaient eu le droit d'avoir des armes.
"Je pense que la probabilité qu'Hitler accomplisse son objectif aurait été fortement diminuée si le peuple avait été armé", a lancé le candidat républicain. "Je vous dis qu'il y a bien une raison pour laquelle les dictateurs confisquent d'abord les armes au peuple".
Faible résistance des opprimés
Ben Carson, considéré par certains comme le Barack Obama républicain, était interrogé sur son livre A more perfect union. Cette analogie avec les nazis dans le cadre du débat sur le port d'armes n'est pas inédite chez les conservateurs américains. En janvier 2013, l'Anti-Defamation League, une association de lutte contre l'antisémitisme aux Etats-Unis, avait lancé un appel pour que cesse ce genre de parallèle.
Dans son ouvrage, Carson assure que "les citoyens allemands ont été désarmés par leur gouvernement à la fin des années 1930, et au milieu des années 1940, le régime d'Hitler avait massacré six millions de juifs et de nombreuses autres personnes considérées comme inférieures".
"En confisquant les armes et en diffusant de la propagande mensongère, les nazis ont pu mettre à exécution leurs intentions meurtrières en rencontrant assez peu de résistance", a-t-il poursuivi.
Armer les instituteurs
Au cours de cet entretien diffusé jeudi sur la chaîne américaine, l'outsider républicain, fort de sa rhétorique conservatrice, a ainsi défendu l'idée d'armer les instituteurs de maternelle afin d'éviter les fusillades dans les écoles américaines. "S'il s'agit d'une institutrice bien formée, d'un policier à la retraite ou de quiconque pouvant éviter un carnage, je pense que cette idée a du sens", renchérit Ben Carson.
Depuis la fusillade en Oregon qui a fait dix morts, dont le tireur, la question sur la détention d'armes est revenue au coeur du débat. Au lendemain de ce drame qui a une nouvelle fois endeuillé les Etats-Unis, Ben Carson avait défendu coûte que coûte la liberté de porter une arme. Au risque de déclencher une polémique. "Je n'ai jamais vu un corps criblé de balles qui soit plus dévastateur que le fait de nous retirer le droit de porter des armes", avait-il écrit sur Facebook. Ajoutant sur Fox News que s'il s'était retrouvé face au tireur, il ne se serait pas seulement tenu devant lui en attendant qu'il tire.
Pour répondre à la polémique, mercredi, Ben Carson a raconté sur une radio locale qu'un homme l'avait déjà pointé avec une arme alors qu'il se trouvait dans un restaurant à Baltimore. "Un homme est entré et a pointé mes côtes avec son pistolet. Et je lui ai juste répondu: 'Je crois que vous voulez le type qui est derrière le comptoir'". Problème: la police de Baltimore n'a pas assez d'informations pour confirmer cette anecdote. Une autre façon de réécrire l'histoire pour Ben Carson?