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Le Canada fait volte-face sur sa promesse de régularisation massive de sans-papiers

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse le 14 octobre 2024 sur la Colline du Parlement à Ottawa.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse le 14 octobre 2024 sur la Colline du Parlement à Ottawa. - Dave Chan

Le ministre canadien de l'Immigration Marc Miller a annoncé ce mercredi qu'aucun plan de régularisation massive de sans-papiers ne serait mis en place avant les prochaines élections.

Le ministre canadien de l'Immigration Marc Miller a fermé ce mercredi 13 novembre la porte à un plan de régularisation massive de sans-papiers avant les prochaines élections, promesse de Justin Trudeau qui avait suscité l'espoir de centaines de milliers de migrants.

Cette promesse du Premier ministre canadien date d'il y a quelques années mais, depuis, les sondages ont montré un changement perceptible dans l'opinion publique à l'égard de l'immigration après des années d'une politique considérée comme très ouverte. En octobre déjà, Justin Trudeau avait annoncé une réduction drastique des objectifs d'immigration.

Entre 100.000 et un million de personnes sans-papiers au Canada

"Aucun plan de régularisation massive n'est au programme, au moins avant la prochaine élection", a déclaré le ministre de l'Immigration Marc Miller à des journalistes à Vancouver, après une rencontre avec des chefs d'entreprise.

"Cela ne veut pas dire que dans certaines zones où nous avons besoin d'une main d'oeuvre essentielle il n'y aura pas de possibilité pour une sorte de régularisation à plus petite échelle", a-t-il ajouté.

Entre 100.000 et un million de personnes seraient sans-papiers au Canada, selon les différentes estimations. Interrogé en mai par l'AFP, le ministre promettait toujours un programme "ambitieux" dans les mois à venir mais reconnaissait qu'il "ne serait pas pour tout le monde".

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau, minoritaire, fait face à une opposition conservatrice qui cherche à provoquer des élections anticipées et à laquelle les sondages donnent 20 points d'avance. Les prochaines élections doivent techniquement se tenir avant le 20 octobre 2025.

Le Canada a cherché ces dernières années à faire baisser par des réformes le nombre de migrants, qu'ils soient demandeurs d'asile, étudiants étrangers ou travailleurs temporaires.

"Il est clair que l'ère de l'approvisionnement illimité en main d'oeuvre étrangère à bas coût est terminée", a commenté le ministre Marc Miller. Peu après l'élection de Donald Trump aux États-Unis la semaine dernière, les autorités canadiennes avaient déclaré être en "état d'alerte" face aux promesses d'expulsions massives de migrants du milliardaire républicain.

Marc Miller a dit ce mercredi s'attendre à ce que la coopération avec Washington continue. "Il y a un alignement des intérêts pour s'assurer que (la frontière) soit sûre et sécurisée", les passages clandestins s'étant multipliés ces dernières années.

M. H. avec AFP