Haïti: fusillade lors de la réouverture d'un hôpital de la capitale, au moins deux journalistes tués

Une patrouille de police à Port-au-Prince le 17 décembre 2024. - Clarens SIFFROY
Une fusillade provoquée par des gangs s'est produite ce mardi 24 décembre lors de la cérémonie de réouverture du principal hôpital de la capitale haïtienne Port-au-Prince, faisant plusieurs blessés, dont des journalistes, selon un témoin et des médias locaux. Parmi les victimes figurent deux journalistes. Aucun bilan définitif n'a été communiqué pour l'heure.
"Markenzy Nathoux et Jimmy Jean ont été tués ce mardi 24 décembre lors de l'attaque des bandits de la coalition 'Viv ansanm' (Vivre ensemble) au moment de la réouverture de l'hôpital de l'HUEH (Hôpital de l'Université d'État d'Haïti)" a déclaré Robest Dimanche, porte-parole du Collectif des médias en ligne (Cmel), ajoutant que d'autres journalistes sont blessés et se font soigner dans un autre hôpital public.
Une insécurité croissante à Port-au-Prince
D'après les premiers éléments, des membres d'un gang ont ouvert le feu lors de la réouverture de l'hôpital dans le centre-ville de la capitale, dans une zone de très forte insécurité où les gangs font la loi.
L'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti (HUEH), aussi connu sous le nom d'Hôpital général, était fermé depuis le 29 février, après avoir été attaqué par des membres des gangs de la coalition "Viv ansanm" ("vivre ensemble").
Haïti, pays pauvre des Caraïbes, est confronté à la violence endémique de gangs armés et à l'instabilité politique. La coalition de gangs "Viv ansanm" a incendié la semaine dernière l'établissement privé Bernard Mevs, autre important centre hospitalier de Port-au-Prince, détruisant une grande partie de l'hôpital, mais sans faire de victimes.
L'attaque de mardi survient dans un contexte d'insécurité croissante à Port-au-Prince, où des attaques de gangs ont eu lieu dans plusieurs quartiers depuis plus d'un mois.
Début décembre, au moins 207 personnes ont été tuées lors d'exactions ordonnées par un puissant chef de gang contre des pratiquants du culte vaudou, d'après l'ONU.
L'arrivée cet été d'une mission multinationale d'appui à la police haïtienne, menée par le Kenya et soutenue par l'ONU et les Etats-Unis, n'a pas permis de diminuer les exactions des groupes armés, accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
Ces derniers s'en prennent également à des bâtiments importants et ont notamment provoqué en novembre la fermeture au trafic commercial de l'aéroport de la capitale.