Le Brésil combat une épidémie de fièvre jaune une semaine avant le Carnaval

Vaccination contre la fièvre jaune, au Brésil. - Nelson ALMEIDA / AFP
Le virus de la fièvre jaune prospère habituellement dans la jungle brésilienne où les singes en sont le réservoir naturel. Transmis par le moustique Hæmagogus, cette maladie importée d'Afrique au 17e siècle, menace désormais de s'inviter dans les grandes villes. Entre le 1er juillet 2017 et le 30 janvier, 213 cas ont été recensés, dont 85 mortels. Le ministère de la Santé, qui a tardé à réagir veut désormais vacciner quelque 24 millions de personnes de l'est du pays, informe Le Figaro. Or, le Carnaval de Rio qui attire des millions de touristes doit débuter le 9 février.
Rupture de stock
Avec la pluie qui est tombée presque sans discontinuer ces derniers jours, les habitants de cette région tropicale savent que les moustiques vont proliférer. Du coup, relate RFI, ils se sont rués dans les centres de vaccinations débordés et en rupture de stock. "Les stocks de vaccins des pharmacies du coin sont vides" et "les gens son désespérés", fait observer Aline, une infirmière de la région qui n'avait pas vu pareille situation depuis une dizaine d'années.
Les autorités conseillent aux touristes qui veulent séjourner au Brésil de se faire préalablement vacciner et d'éviter si possible "les zones boisées et tropicales de la ville".
Hæmagogus moins à l'aise en ville qu'Aede ægypti
Appelée aussi "vomito negro", la fièvre jaune se caractérise par de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires avant d'évoluer vers des troubles hémorragiques, des vomissements de sang noirâtre, un ictère et des troubles rénaux. "La mort survient dans 50 à 80% des cas, après une phase de délire, de convulsions et un coma", détaille l'Institut Pasteur.
Seule avantage par rapport à Aede ægypti, vecteur de la dengue et du virus Zika, Hæmagogus est moins à son aise en milieu urbain, ce qui explique que la maladie reste en général confinée à la forêt. La dernière grande épidémie de fièvre jaune date de 1929. Principales victimes, les singes sont décimés par les habitants qui les croient propagateurs de la maladie. Une volonté d'élimination qui se conjugue, rapporte Le Monde, sur le mode de la superstition et du bouc émissaire.