Tunisie : la crise se poursuit à Siliana, où l'armée s'est retirée

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La ville tunisienne de Siliana se prépare samedi à une nouvelle manifestation après quatre jours de troubles, et près de 300 blessés. Signe des tensions croissantes, des heurts ont eu lieu ailleurs dans la nuit de vendredi à samedi, entre des manifestants disant soutenir les habitants de Siliana et des policiers, au Kef et à Sbeïtla, selon des médias locaux.
Ces deux villes sont considérées comme de points de tensions importants. Elles sont situées dans l'intérieur de la Tunisie, des régions déshéritées où les manifestations avaient été violentes lors de la révolution de 2011.
A Siliana, des échauffourées ont aussi eu lieu dans la nuit. L'armée s'est retirée de la ville à la demande de la police, au grand dam des habitants qui avaient accueilli favorablement leur venue. Ils prévoient samedi une manifestation pour réclamer la démission du gouverneur et des aides économiques à la région.
Un nouveau gouvernement ?
Le gouvernement, dirigé par les islamistes du parti Ennahda, a exclu de céder à la pression de la rue. Des négociations sont néanmoins prévues samedi à Tunis avec la principale centrale syndicale du pays, l'UGTT, pour essayer de sortir de la crise.
Face à ces tensions, le président Moncef Marzouki a appelé vendredi soir à la formation d'un gouvernement restreint à même de stabiliser le pays, le cabinet actuel se montrant incapable de répondre aux attentes de la population, selon lui.
Ces questions soulevées par le peuple étaient déjà au coeur de la révolution de jasmin il y a deux ans. Or l'économie tunisienne, minée par l'insécurité et la crise de la zone euro, son principal partenaire commercial, peine à se rétablir.