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Mali : l'armée française vise Aqmi à Tombouctou

L'armée française a détruit le QG d'Aqmi à Tombouctou, mardi.

L'armée française a détruit le QG d'Aqmi à Tombouctou, mardi. - -

La France a directement visé Aqmi, mardi, en frappant un centre de commandement du groupe terroriste à Tombouctou, ville du nord-Mali tombée aux mains des jihadistes il y a plusieurs mois.

L'aviation française a visé un "centre de commandement" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Tombouctou, ville du nord-ouest du Mali. De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé avoir commencé à transporter troupes et équipements français.

A New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué, mardi, l'intervention "courageuse" de la France au Mali, mais il a aussi réitéré ses craintes concernant l'impact de l'opération sur les civils et les droits de l'homme.

Destruction du QG d'Aqmi à Tombouctou

Sur le terrain, la France s'est attaquée directement à Aqmi, le plus important des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, en frappant plusieurs cibles, dont "un centre de commandement des terroristes" près de Tombouctou, selon des sources concordantes françaises.

Le palais que l'ancien dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, s'était fait construire à Tombouctou, qui servait de QG aux islamistes, a notamment été détruit par ces frappes aériennes, selon des habitants et une source de sécurité malienne.

Un élu de la région de Tombouctou, Mohamed Ould Lemine, a confirmé : "Le palais de Kadhafi a été bombardé par les Français. C'était le quartier général des islamistes. Leurs provisions en carburant et en armes ont été détruits. L'endroit a même pris feu".

Ville-phare aux mains des jihadistes

Lundi, le porte-parole de l'armée française s'était borné à confirmer des frappes aériennes françaises "à la périphérie" de Tombouctou.

Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako, est une ville-phare de la culture musulmane en Afrique, classée au patrimoine mondial de l'humanité. Les jihadistes y ont détruit à plusieurs reprises d'anciens mausolées de saints musulmans et s'y sont livrés à des exactions (lapidations, amputations).

Soutien logistique des Etats-Unis

La France a dans le même temps bénéficié d'un soutien supplémentaire de la part des Etats-Unis : "A la demande du gouvernement français, nous avons commencé à affréter par les airs de l'équipement et du personnel de la France vers le Mali", a indiqué un porte-parole de l'armée américaine, sans autre précision.

Washington, qui fournit déjà une aide en matière de renseignements à l'intervention française, avait annoncé la semaine dernière qu'elle mettrait prochainement à la disposition de la France des avions de transports, excluant toutefois l'envoi de troupes.

De son côté, la représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a assuré mardi que l'UE était "très favorable aux actions de la France au Mali" et voulait "jouer un rôle actif" pour résoudre la crise.

Gao et Tombouctou libérées en un mois ?

Plus de 2.150 soldats français sont déjà déployés au Mali, un chiffre qui va augmenter dans les prochains jours.

Onze jours après le début de l'intervention française qui a donné un coup d'arrêt à la progression des islamistes vers le Sud, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, chef d'état-major de l'armée malienne a estimé que la "libération" de Gao et Tombouctou pourrait "ne pas prendre plus d'un mois".

Une colonne de soldats tchadiens et nigériens doit notamment se diriger vers Gao depuis Niamey, ouvrant un nouveau front face aux islamistes.

"Cette guerre injuste, qui nous est imposée par des terroristes et des trafiquants (...), nous la gagnerons", a lancé mardi le président du Niger, Mahamadou Issoufou, devant le contingent de soldats nigériens cantonné non loin de la frontière malienne.

Gao (1.200 km de Bamako) et Tombouctou sont contrôlées depuis plus de neuf mois par des groupes islamistes armés. 

A.S. avec AFP