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Mali

Mali: des élections législatives sous haute surveillance armée

Les Maliens ne sont pas très mobilisés pour les législatives.

Les Maliens ne sont pas très mobilisés pour les législatives. - -

Le premier tour des législatives au Mali, trois mois après une présidentielle réussie, a lieu dimanche sous haute surveillance armée par crainte d'attentats jihadistes, malgré l'intervention militaire étrangère entamée il y a près d'un an.

Ce dimanche est un jour d'élections au Mali. Quelque 6,5 millions de citoyens sont appelés aux urnes pour choisir leurs 147 députés. Les portes ont ouvert dès 8 heures. Ce scrutin ne suscite pas vraiment l’engouement des Maliens, mais pourtant, l’enjeu est de taille pour le pays qui tente depuis trois mois de se reconstruire, après une présidentielle réussie. Ces législatives sont censées parachever le retour à l'ordre constitutionnel interrompu par un coup d'État le 22 mars 2012, qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.

Mais plus de dix mois après une intervention armée internationale initiée par la France en janvier 2013, ces groupes continuent à mener des attaques dans cette région et, depuis fin septembre, ont tué une dizaine de soldats maliens, tchadiens et des civils. Vendredi à Bamako, un gendarme français a été légèrement blessé par un tireur embusqué aux motivations encore floues, première action de ce type dans la capitale depuis le début de l'intervention française. La veille, des roquettes, sans doute tirées par des éléments islamistes, sont tombées près de Gao, la plus grande ville du Nord, sans faire de victimes.

Et le 2 novembre, deux journalistes français de Radio France Internationale (RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été enlevés à Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, puis tués peu après, une action revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique, Aqmi.

Une campagne électorale plutôt terne

L'incertitude demeure donc quant au bon déroulement du scrutin à Kidal, berceau des Touareg et de leur rébellion du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), où règne l'anarchie malgré la présence des forces françaises, maliennes et africaine de la mission de l'ONU au Mali, la Minusma. Ce sont ces forces armées qui surveilleront le scrutin tant à Bamako que dans le nord du pays.

De manière générale, la campagne électorale a été terne et a peu mobilisé, ce qui pourrait entraîner une baisse du taux de participation par rapport à la présidentielle de juillet/août. Il avait alors tourné autour de 50%, un taux exceptionnel au Mali. La présidentielle avait été largement remportée au second tour, le 11 août, par Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, face à Soumaïla Cissé qui avait reconnu sa défaite avant même la publication des résultats officiels.

L'objectif du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), est de donner au chef de l'Etat une majorité confortable à l'Assemblée nationale de 147 députés pour lui permettre de mener à bien sa difficile mission de redressement du pays. Le scrutin sera surveillé par des centaines d'observateurs nationaux et internationaux, dont ceux de l'Union européenne. Un second tour est prévu le 15 décembre si nécessaire.

A. G. avec AFP