Au Mali, "une parodie de justice"

Les Maliennes contraintes de porter le voile, au nom de la charia - -
Au Mali, la principale ville du Nord, Gao, est contrôlée depuis fin mars-début avril par Ansar Dine, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des groupes armés jihadistes.
Ces islamistes ont profité d'un coup d'Etat militaire, le 22 mars à Bamako, pour prendre le contrôle du Nord, dont ils ont ensuite évincé leurs anciens alliés rebelles touareg.
Désormais au pouvoir, ils prônent l'application rigoriste de la charia, commettant en son nom des exactions dans les trois régions administratives formant le Nord : Kidal, Gao et Tombouctou, et depuis début septembre Douentza (région de Mopti, centre).
Application rigoriste de la charia,
Ces groupes armés islamistes "sèment la peur", devenant "de plus en plus répressifs" et commettant "de graves abus à l'encontre des populations" au nom de leur vision rigoriste de la loi islamique, a affirmé ce mardi Human Rights Watch.
Les lapidations, les amputations et les flagellations sont devenues courantes dans une tentative évidente de forcer la population locale à adopter leur vision du monde.
Exactions au nom de la charia
Pour imposer leur interprétation de la charia (loi islamique), ils ont également organisé "une parodie de justice" tragiquement cruelle et "ont recruté et armé des enfants dont certains n'avaient que 12 ans", explique Corinne Dufka, chercheuse senior sur l'Afrique pour HRW.
Au nom de Dieu, les femmes doivent se voiler. Elles n’ont pas le droit de faire apparaître autre chose que l'ovale de leur visage, et doivent donc dissimuler leur corps sous un vêtement ample.
Comme les hommes, il leur est interdit de fumer, de boire de l'alcool, d'avoir des relations sexuelles hors mariage, ou encore d'écouter de la musique occidentale.
Vidéo : Kelly Laffin