Kenya: réouverture de l'université de Garissa cible d'une attaque terroriste

Le 2 avril dernier, 148 personnes dont 142 étudiants avaient été exécutées par des islamistes à l'université de Garissa. - Tony Karumba - AFP
Neuf mois après l'attaque, l'université de Garissa, dans le nord-est du Kenya a rouvert ses portes lundi. L'université avait été la cible d'un commando d'islamistes somaliens shebab en avril 2015, 148 personnes avaient été tuées.
La grande majorité du personnel a répondu présent pour cette pré-rentrée, et environ 60 étudiants devaient faire leur retour lundi prochain pour la rentrée effective, selon le directeur de l'université, Ahmed Osman Warfa. L'université accueillait quelque 800 étudiants avant le massacre.
Les conditions de sécurité ont été renforcées avec la construction d'un poste de police au sein même de l'institution, selon Ahmed Osman Warfa. Une clôture extérieure est également prévue. "J'aurais aimé être armé et savoir utiliser une arme à feu cette nuit-là, je me serais battu avec les agresseurs et j'aurais au moins fait en sorte de sauver certains de mes étudiants", a déclaré le directeur avant la réouverture.
La menace shebab toujours présente au Kenya
L'attaque sur l'université de Garissa, le 2 avril 2015, est la plus meurtrière jamais menée au Kenya par les shebab, qui ont fait allégeance à Al-Qaïda. Sur les 148 victimes, 142 étaient des étudiants, la plupart exécutés de sang-froid. Le Kenya est l'une des cibles privilégiées des shebab depuis octobre 2011, date à laquelle Nairobi a commencé à fournir un contingent militaire à la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), qui compte environ 22.000 soldats.
Les shebab sont également responsables de l'attaque menée contre le centre commercial Westgate à Nairobi en 2013 (67 morts), et ont massacré une centaine de personnes dans des raids contre des localités de la côte kényane en juin et juillet 2014. Chassés depuis mi-2011 de Mogadiscio, puis de leurs principaux bastions du centre et du sud somaliens, les shebab contrôlent toujours de larges zones rurales, d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides - parfois jusque dans la capitale somalienne - contre les symboles du fragile gouvernement somalien ou contre l'Amisom.