"J'ai tout laissé là-bas": les premiers Français rapatriés du Niger racontent leur évacuation

Un sentiment de soulagement et une pointe d'amertume. Dans la nuit de mardi à mercredi, aux alentours de 1h30 du matin, un premier avion affreté par la France et chargé de rapatrier des ressortissants français du Niger a atterri sur le tarmac de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
À son bord, 262 personnes, des Français, mais aussi des Nigériens, des Portugais, des Belges, des Ethiopiens et des Libanais, qui ont souhaité quitter le pays à la suite du putsch du 26 juillet.
Une évacuation rapide
Dans le hall des arrivées de l'aéroport parisien, les familles se retrouvent et s'étreignent au cœur de la nuit, tandis que certains passagers racontent à BFMTV la rapidité avec laquelle ils ont dû quitter le pays.
"J'ai deux ordinateurs, deux t-shirts, une paire de chaussettes et une brosse à dents. Le reste j'ai tout laissé là-bas", confie l'un des passagers du vol.
D'autres font part de leur soulagement d'être revenus en France, tout en gardant un œil sur la situation au Niger, pays dans lequel certains vivaient depuis plusieurs années.
"Je suis très heureux d'être rentré. Il y a une petite inquiétude compte tenu des manifestations qui se sont déroulées devant l'ambassade de France", témoigne un autre évacué.
"Ça a été très très vite"
Parmi les passagers de ce premier avion, de nombreuses familles en vacances au Niger, qui ont vu leur séjour être raccourci par le coup d'État. Une mère de famille, qui n'était pas retournée à Niamey depuis sept ans, fait part de sa déception. "Eux (ses enfants, NDLR) ils y sont allés pour une première fois, les vacances sont un peu gâchées avec les événements", dit-elle.
Fatimata, qui était également en séjour au Niger avant d'aller en Côte-d'Ivoire, raconte à notre micro les heures qui ont précédé le vol retour. "Le dernier jour, on était dans l'incertitude jusqu'à ce qu'on puisse contacter l'ambassade de France. Ça a été très très vite, et franchement, ils nous ont bien pris en charge", dit-elle.
"Le point de rassemblement, ça a été fait très vite, j'ai reçu le message a trois heures du matin, on a été à l'aéroport", ajoute-t-elle. S'en est alors suivie une attente de plusieurs heures avant d'ambarquer, aux alentours de 23h30.
Pour sa part, Hadiza, qui a pris l'avion pour raccompagner son fils venu en vacances, se dit "très triste, on a laissé du monde sur place." Cette citoyenne belge salue la bonne organisation du rapatriement, mais déplore toutefois un manque d'informations à l'arrivée.
"On n'a pas eu beaucoup d'informations pour la suite, on est laissé à nous-même, on doit essayer de savoir comment rentrer chez soi", regrette-t-elle.
Un deuxième vol devait atterrir dans la nuit, avec à son bord des Français, Nigériens, Allemands, Belges, Canadiens, Américains, Autrichiens et Indiens, d'après le ministère français des Affaires étrangères. Sur les quelque 1200 Français enregistrés sur les listes consulaires au Niger, selon Paris, 600 ressortissants souhaiteraient revenir en France.
Le souhait des autorités est de clore l'opération à la mi-journée ce mercredi. Quatre avions de rapatriement ont pour l'instant été prévus.