Les prénoms occidentaux bientôt bannis en Egypte?

Le Parlement égyptien, en janvier 2016. (photo d'illustration) - AFP
En Egypte, appeler ses enfants Mark ou Lara sera-t-il bientôt impossible? Le comité des plaintes et suggestions du Parlement égyptien s'est réuni, mardi, pour discuter d'un projet de loi qui pourrait ouvrir la voie à l'interdiction de l'attribution de prénoms occidentaux dans le pays, rapporte le site Egypt Independent.
"Conserver l'héritage" égyptien
Le texte prévoit notamment que les parents désobéissants puissent écoper d'une amende allant de 55 à 270 dollars (soit de 50 à 240 euros), ou, pire, d'une peine de six mois d'emprisonnement. Objectif: dissuader les parents d'attribuer des prénoms tels que Lara, Mark ou Sam, à leur progéniture.
A l'initiative de ce projet de loi se trouve un député, Bedier Abdel Aziz. Celui-ci estime que discuter de ce sujet est primordial, si l'Egypte veut "conserver son héritage". "Utiliser ce genre de prénoms occidentaux et abandonner les prénoms arabes mènera à un changement radical et non désiré dans notre société et notre culture. Nos enfants ne seront plus connectés à leur véritable identité", a ainsi justifié le député, estimant par ailleurs que ces prénoms sont "difficiles à prononcer" pour les arabophones.
Le projet de loi a choqué bon nombre d'Egyptiens, qui ont estimé qu'il ne s'agissait pas d'un sujet dont le Parlement devait débattre.
Pas une première
Pourtant, si la loi venait à être adoptée, l'Egypte ne réaliserait pas une première. En effet, comme l'explique Slate, l'Arabie saoudite a déjà légiféré sur le sujet en 2014, en interdisant une liste de 51 prénoms, jugés "non conformes avec les traditions sociales".
Mais la pratique a également été observée en Nouvelle-Zélande, où une liste de prénoms bannis, comprenant notamment "Lucifer", "Christ" et "Messie", avait été diffusée en 2013.
Au Danemark, pas d'interdiction, mais une loi assez stricte existe sur le sujet, obligeant les parents à choisir parmi une liste de 7.000 prénoms préalablement autorisés par l'Etat. Et pour contourner la règle, une autorisation spéciale est nécessaire.