Egypte: manifestations et projet de Constitution

Un véhicule de police incendié au Caire par des étudiants protestant contre la mort, la semaine dernière d'un de leurs camarades. - -
Nouvelles violences en Egypte. Les forces de l'ordre sont rapidement parvenues à prendre le contrôle de la place Tahrir au Caire, où 2.000 étudiants pro-Morsi s'était réunis dimanche, pour protester contre la destitution du président islamiste.
Saturant l'air de gaz lacrymogène et verrouillant tous les accès à cette place emblématique du Caire, les policiers ont dispersé les manifestants.
Ils ont également repris le slogan "Le peuple veut la chute du régime", très entendu lors de la révolte de janvier/février 2011, a rapporté le journaliste. Depuis sa destitution et son arrestation le 3 juillet, les partisans de Mohamed Morsi appellent quasi-quotidiennement à manifester, défiant une répression ayant fait à ce jour plus d'un millier de morts.
Des milliers d'islamistes ont été arrêtés, dont la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans qui sont, comme Mohamed Morsi, actuellement jugés pour "incitation au meurtre" de manifestants.
Nouvelle Constitution
Par ailleurs, la commission constituante a adopté dimanche un article controversé du projet de nouvelle Constitution qui doit être soumis à référendum en Egypte maintenant la possibilité pour la toute puissante armée de juger des civils qui s'en seraient pris aux militaires.
Le texte final doit être soumis au suffrage populaire probablement fin décembre ou début janvier. L'armée, qui a destitué et arrêté le président, dirige de facto le gouvernement intérimaire qu'elle a chargé, outre d'élaborer une nouvelle Constitution, d'organiser des élections législatives et présidentielles en 2014.
Cette clause prévoit que des tribunaux militaires jugent des civils qui auraient attaqué des soldats ou dégradé des biens de l'armée, une disposition interprétée de la manière la plus large possible depuis que le nouveau pouvoir réprime dans le sang toute manifestation pro-Morsi, arrête et juge les dirigeants des Frères musulmans. Cette clause maintenue dans le projet de Constitution est jugée liberticide par les organisations de défense des droits de l'Homme.