Un "fléau" en Afrique du Sud: appels à reconnaître les violences sexistes comme une "catastrophe nationale"

Manifestation demandant que les violences sexistes soient déclarées catastrophe nationale, à Pretoria en Afrique du Sud, le 11 avril 2025 - MARCO LONGARI / AFP
Les violences sexistes sont endémiques en Afrique du Sud, où une femme sur trois subit des abus physiques ou sexuels durant sa vie, selon des chiffres de l'ONU.
Comptant dans ses rangs Mia le Roux, la Miss Afrique du Sud 2024 toute vêtue de noir, la manifestation de Pretoria - une parmi les nombreuses organisées ce vendredi à travers le pays - a marché vers les Bâtiments de l'Union, majestueux siège du gouvernement adjacent au palais présidentiel.
Les protestataires, très majoritairement des femmes, ont remis une pétition au gouvernement. Elles ont hué, chanté et brandi des pancartes, avec par exemple le slogan "My body is not a crime scene!" ("Mon corps n'est pas une scène de crime!").
"C'est le moment du changement. Nous ne pouvons pas continuer à faire la même chose encore et encore et rien ne se passe", a estimé Siphiwe George, fondatrice d'un groupe appelé "Women Waging War" ("Femmes en guerre"), qui a conduit neuf heures pour participer au rassemblement.
129 viols signalés quotidiennement
Déclarer les violences sexistes comme une catastrophe nationale "nous permettra de combattre ce fléau à un tout autre niveau", a-t-elle ajouté, expliquant que cela permettrait d'attribuer des fonds aux refuges pour les victimes.
L'Afrique du Sud, nation de 62 millions de personnes, connaît les taux de violences contre les femmes et les enfants parmi les plus élevés au monde, selon l'ONU.
En moyenne, 129 viols sont signalés quotidiennement, selon les chiffres de la police, qui ne précise pas le genre des victimes.