BFMTV
Afrique du Sud

Afrique du Sud: le premier transplanté du pénis va devenir papa

Andre van der Merwe, membre de l'équipe chirurgicale et chef du département urologie à Stellenbosch en mars lors d'une conférence.

Andre van der Merwe, membre de l'équipe chirurgicale et chef du département urologie à Stellenbosch en mars lors d'une conférence. - AFP

C'est une première: un homme qui s'est vu greffer un pénis a pu donner la vie grâce à son nouvel appareil génital. En mars dernier, on apprenait que la première greffe de pénis au monde avait eu lieu avec succès en décembre 2014. Le patient était un jeune homme dont le pénis avait dû être amputé, il y a trois ans, à la suite d'une circoncision lors d'une cérémonie traditionnelle africaine. 

Le plus beau signe que cette opération a été un vrai succès: ce jeune homme de 21 ans va devenir papa. C'est Andre van der Merwe, membre de l'équipe chirurgicale et chef du département urologie à Stellenbosch, qui en a fait l'annonce jeudi à l'université de médecine de cette ville située dans la province du Cap-Occidental d'Afrique du Sud. Interrogé par la chaîne de télévision News24, le professeur qui a supervisé l'opération a confirmé que "l'organe fonctionne" et que la compagne du patient était enceinte.

La circoncision traditionnelle, par ablation à vif du prépuce, a généralement lieu à la fin de l'adolescence dans plusieurs cultures sud-africaines, à l'issue d'une retraite en brousse qui est aussi une épreuve d'endurance physique. Les accidents durant ces cérémonies initiatiques, organisées sans témoins et en secret, sont assez fréquents en Afrique du Sud, notamment parce que certains individus peu scrupuleux s'improvisent maîtres de circoncision avec la complicité de chefs coutumiers peu regardants.

Chaque année, le pays déplore un certain nombre de morts ou de mutilés. Malgré cela, de plus en plus de jeunes accomplissent ce rite de passage sous l'effet d'une pression sociale. Entre 2008 et 2013, on estime à 486 le nombre de jeunes gens décédés à la suite de ces circoncisions rituelles, le plus souvent à cause d'une infection ou d'une gangrène.

D. C.