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Afrique du Sud

Afrique du Sud: l'ANC, grand favori des élections législatives

Des Sud-Africains font la queue pour voter le 7 mai 2014 dans le township de Bekkersdal.

Des Sud-Africains font la queue pour voter le 7 mai 2014 dans le township de Bekkersdal. - -

Le climat est tendu en Afrique du Sud et les scènes de violence urbaine quasi quotidiennes dans les townships les plus pauvres. Mais plus de 25,3 millions d'électeurs sont appelés à voter ce mercredi.

Plus de 25,3 millions d'électeurs doivent élire 400 députés, qui eux-mêmes désigneront le prochain chef de l'Etat le 21 mai. Les Sud-Africains ont commencé à voter mercredi pour les élections législatives.

L'ANC, au pouvoir depuis 1994, est le grand favori de ces élections et à 72 ans, le président Jacob Zuma devrait être reconduit pour un second mandat de cinq ans.

Devant un bureau de vote à Soweto, situé à 300 mètres à peine de l'ancienne maison de Nelson Mandela, une vingtaine de personnes ont fait la queue dès 6h30 pour pouvoir voter dès l'ouverture. "Je vais voter pour l'ANC malgré leurs erreurs. Je suis fier de l'ANC, ils ont fait beaucoup pour nous et il faut leur donner une chance d'avancer, de créer des emplois", affirme Benedict Molefe Tuge, un employé de restaurant de 48 ans, père célibataire de deux enfants.

Un recul de l'ANC à prévoir

Les manifestations violentes dans les bidonvilles et les quartiers pauvres se succèdent jour après jour dans le pays, généralement pour protester contre la mauvaise qualités des services publics, dont la distribution d'eau et d'électricité. Beaucoup de progrès ont été pourtant accomplis ces vingt dernières années. 96% des ménages ont maintenant accès à l'eau potable contre 62% en 1994, 87% à l'électricité contre 58%.

"L'élection du 7 mai est l'une des plus disputées de ces 20 dernières années", note la politologue Lizette Lancaster, de l'ISS (Institute for Security Studies), "et l'on s'attend à ce que l'ANC perde du terrain". Les sondages prédisent un recul de l'ANC autour de 60%, contre 65,9% en 2009. Au profit notamment du parti d'opposition libérale DA (Alliance démocratique), crédité d'environ 20% des intentions de vote.

Le premier quinquennat du président Zuma a été marqué par plusieurs scandales, le dernier en date étant la rénovation de sa résidence privée de Nkandla aux frais du contribuable. Surtout, le chef de l'Etat a pour beaucoup du sang sur les mains depuis que sa police a ouvert le feu sur des grévistes à la mine de Marikana en août 2012.

A. D. avec AFP