Abdelhamid Abaaoud, membre de la police secrète de Daesh
Soupçonné d'être le commanditaire des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud a joué un rôle essentiel dans l'organisation interne de Daesh. Selon nos informations, il était membre de la police secrète du groupe – l'EMNI. Une police évoquée par des jihadistes français de retour de Syrie, chargée notamment d'envoyer des volontaires en Europe pour commettre des attentats.
Dans son fief de Raqqa, Abdelhamid Abaaoud était chargé de trier les dossiers des candidats. Avec deux autres combattants belges, il vérifiait notamment que le volontaire n'était pas trop connu de la police dans son pays. Puis deux Tunisiens, plus haut placés que lui, faisaient un choix définitif.
Un rôle clé pour ce jeune homme de 28 ans, qui avait démarré en bas de l'échelle. Arrivé en Syrie en 2013, il a d'abord été fossoyeur pour Daesh, avant de monter en grade. "Sur ces images on voit qu'il a un bagout. Il donne des ordres, on sent qu'il prend l'ascendant par rapport à d'autres combattants", analyse le journaliste Etienne Huvert.
"Ils sont obsédés par leur sécurité"
Composée de 1.500 hommes triés sur le volet, la police de Daesh est chargée non seulement d'organiser des attentats à l'étranger, mais aussi de débusquer des espions en Syrie. Sous une fausse identité, ses membres discutent sur les réseaux sociaux avec les nouvelles recrues. A la moindre critique, ces dernières vont en prison.
"Ils sont parano, obsédés par leur sécurité", raconte Nicolas Hénin, ancien otage et auteur de Jihad academy. "Au moment où nous parlons, jusqu'à une dizaine de jihadistes français sont incarcérés par Daesh. Ils sont torturés tous les jours parce qu'ils sont suspectés d'être des informateurs des services de renseignement".