À Gênes, les habitants de la zone rouge près du pont récupèrent leurs biens

Le pont Morandi vu depuis la zone rouge d'où les habitants ont été évacués, à Gênes. - Capture BFMTV
Plusieurs centaines de personnes, voisines du pont qui s'est effondré à Gênes en Italie, ont dû quitter leur quartier de résidence, par crainte de nouvelles chutes de blocs de béton. Casques de chantier sur la tête, Antonella et son compagnon s'avancent dans la zone rouge, sous le pont Morandi. Accompagnés par des pompiers, ils n'ont que quelques minutes pour remplir un caddie de vêtement et de souvenirs. Installés depuis sept ans dans le quartier, ils ont dû quitter leur appartement.
"On a récupéré ce dont on avait besoin pour le futur mais on ne sait pas vraiment où est notre futur", explique Antonella. "C'était très difficile de rentrer dans notre logement en sachant qu'on ne pourra plus y revenir", confie-t-elle à BFMTV.
500 millions d'euros pour aider les victimes
Quatre cent pompiers accompagnent les sinistrés qui depuis mardi logent chez des amis, des proches ou à l'hôtel: "Je ne sais pas où je vais loger", déplore une habitante. "On espère vraiment trouver un nouveau logement, rapidement, et qu'on nous aide à le faire", souhaite-t-elle.
Plusieurs riverains ont apporté des sacs et des valises pour faciliter l'opération: "On a ramené le maximum de valises possibles pour que les réfugiés puissent y mettre facilement leurs affaires. Ce sont nos frères. On n'habite pas en zone rouge mais on se sent tous comme si on en faisait partie", assure de son côté une autre Génoise.
"Je veux que la société d'autoroute me rende ce qu'elle m'a volé"
Autostrade per l'Italia, société autoroutière gestionnaire du pont mis en place un fond pour aider la ville de Gênes. La somme de 500 millions d'euros devrait notamment permettre d'aider les proches des victimes et les sinistrés.
"Je veux juste que la société d'autoroute me rende ce qu'elle m'a volé. Qu'elle me paye pour ça, le reste je m'en fiche, c'est juste de la politique", s'agace une autre habitante de la zone rouge.
Par mesure de sécurité, des dizaines de Gênois devront attendre deux ans avant de pouvoir retrouver leur habitation. Les premiers relogements auront lieu en début de semaine prochaine.
Luigi Di Maio, vice-Premier ministre italien, a assuré que le gouvernement n'accepterait pas l'"aumône", de la société routière et a demandé des compensations "crédibles".