Gênes: la société gestionnaire du pont débloque 500 millions et veut reconstruire un édifice en 8 mois

La société gestionnaire du pont qui s'est écroulé ce mardi à Gênes a annoncé qu'un fonds d'indemnisation de 500 millions d'euros était prêt pour les victimes et pour reconstruire le pont. Il sera géré par la municipalité.

Les dirigeants d'Autostrade per l'Italia, société gestionnaire du pont qui s'est effondré ce mardi à Gênes, ont annoncé ce samedi que 500 millions d'euros étaient déjà prêts pour aider la ville et reconstruire l'ouvrage. Le fonds créé par Autostrade sera géré par la municipalité de Gênes.

"Nous avons mis à disposition un fonds pour les besoins immédiats des familles des victimes", a assuré Giovanni Castellucci, administrateur d'Autostrade per l'Italia lors d'une conférence de presse.

Cette somme comprend à la fois un fonds se comptant "en millions d'euros" pour les proches de la quarantaine de victimes, mais aussi une partie avec "des dizaines de millions d'euros" gérée par la commune pour reloger les habitants dont les immeubles sous le pont sont condamnés.

"Un nouveau pont en acier"

Parallèlement, "nous avons un projet qui nous permet, en huit mois, entre démolition et reconstruction, d'avoir un nouveau pont en acier", a-t-il assuré, précisant que le délai de huit mois s'entendait à partir du feu vert des autorités au projet.

Pour désengorger la ville en attendant, Autostrade aménagera aussi, "en des temps records" assurent-ils, une alternative pour les poids lourds sur une voie privée de l'aciérie Ilva près du port. Les autoroutes de la zone de Gênes ne seront par ailleurs plus payantes à partir de lundi. Autostrade a également annoncé qu'elle créera un second fonds, qui servira au relogement des habitants du quartier du pont, qui devront quitter leur domicile pendant la démolition ainsi que la reconstruction du pont.

"En faisant la somme, on arrive rapidement au demi-milliard d'euros (...). Ce sont des fonds qui seront disponibles dès lundi", a déclaré Giovanni Castellucci, patron de la société qui a été mise en cause par le gouvernement, au cours d'une conférence de presse.

"Un pont considéré comme sûr"

Ni Giovanni Castelluccio, ni Fabio Cerchiai, président de la société qui gère près de la moitié des 6 000 km d'autoroute du pays n'ont souhaité s'exprimer sur leurs rapports avec le gouvernement, qui a entamé ce vendredi une procédure pour révoquer la concession du tronçon du pont.

"C'était un pont très particulier, mais il était considéré comme sûr par tous ceux qui l'ont examiné. Quelque chose s'est passé et c'est à la justice de dire quoi", a expliqué Giovanni Castellucci.

Il n'a pas émis d'hypothèse sur les causes de l'effondrement, expliquant que la société n'avait pas eu accès au site et que la pluie qui tombait dru au moment du drame masquait les images de la caméra de surveillance.

"Nous savons que nous devons et pouvons donner et faire tant pour Gênes, et nous sommes déterminés à le faire avec humilité, constance et sens des responsabilités. Nous sommes là", a-t-il insisté, après avoir entamé la conférence en présentant les condoléances de toute la société aux familles des victimes et à la ville.

Les deux dirigeants, que les chefs de file du gouvernement avaient appelés à démissionner au plus vite, ont précisé qu'ils entendaient rester en poste dans l'immédiat. 

J.B