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Hérault

Viols, abus de faiblesse, usurpation de diplôme… Un faux psychothérapeute jugé à Montpellier

Image d'illustration.

Image d'illustration. - LOIC VENANCE © 2019 AFP

Le procès d'un pseudo psychothérapeuten adepte du polyamour, s'est ouvert mercredi 24 septembre devant la cour criminelle de l'Hérault. Il encourt 20 ans de réclusion notamment pour viols et abus de faiblesse.

Une communauté aux allures de secte. Le procès de Jorge Martins Correia, un pseudo psychothérapeute adepte du polyamour, fondateur d'une association située à Montpellier, s'est ouvert ce mercredi 24 septembre devant la cour criminelle de l'Hérault, où il encourt 20 ans de réclusion notamment pour viols et abus de faiblesse.

Jorge Martins Correia 51 ans, se présentait sur Internet comme psychologue et psychothérapeute, alors qu'il n'avait aucun diplôme et s'était autoformé en lisant quelques ouvrages de Freud ou de l'artiste surréaliste Alejandro Jodorowsky.

Au sein de son association, Athanor installée dans le centre historique de Montpellier, il a organisé à partir de 2016 des "stages de libération émotionnelle" basés sur le polyamour et sur la prise de substances psychotropes (LSD, MDMA, champignons hallucinogènes).

Des clients sous emprise

Décrit comme charismatique, il s'entourait de personnes à peine adultes, les éloignant de leur cercle familial et amical, selon un ancien adepte ayant dénoncé ses agissements. Il l'accuse notamment d'avoir entretenu un rapport sexuel avec une jeune femme pour que son petit ami "travaille sur la notion de jalousie".

Plusieurs de ses "patientes" ont fini par porter plainte, expliquant avoir été sous emprise et que certaines relations sexuelles leur avaient été imposées en raison de leur fragilité ou par la prise de stupéfiants.

L'homme avait aussi fini par attirer l'attention du préfet de l'Hérault, de l'agence régionale de la santé et de la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, et avait été interpellé en janvier 2021.

Après trois ans d'enquête, il a été renvoyé devant la cour criminelle pour "abus de faiblesse", "usurpation de diplôme", "viols", "détention et cession de stupéfiants".

Plusieurs chefs d'accusation

Il est également accusé de faits relevant de la sphère familiale mis au jour pendant l'enquête: violences sur une ex-compagne, viols et agressions sexuelles sur deux belles-filles mineures à l'époque et corruption de mineure sur sa propre fille.

"Je conteste toujours les viols sur mineures", a d'emblée déclaré Jorge Martins Correia qui comparaît détenu. "J'étais parti du principe que j'avais assez de compétences pour aider, mais c'est devenu n'importe quoi", a-t-il ensuite concédé.

"On faisait quelques séances, on devenait amis, il y a des moments où c'est venu", a-t-il précisé à propos des relations sexuelles au sein du groupe, en ajoutant: "J'ai toujours laissé les gens disposer de leur propre volonté". Le verdict est attendu le 30 septembre.

S.M avec AFP