Taxis: en colère contre les coupes budgétaires de la Sécurité sociale

Une manifestation de taxi le 11 décembre 2023 à Lille - DENIS CHARLET / AFP
Faire pression. Les taxis de Haute-Garonne sont en colère et le font savoir. À partir de ce mardi 26 novembre, ils se mobilisent pour protester contre les coupes budgétaires de la Sécurité sociale qui vont les impacter directement, et pour cause. À la recherche d’argent pour combler le déficit de 15 milliards d’euros de sa branche maladie en 2024, la Sécu a décidé de réduire les remboursements des transporteurs conventionnés à compter de l’année 2025, rapporte France 3 Occitanie.
Stéphane Abeilhou, porte-parole du syndicat de taxis OST31, assure que cette activité ne représente pourtant que 1,8% des dépenses totales de la Sécurité sociale. Mais pour les artisans, cette décision va avoir un impact particulièrement rude. Et pour cause, selon les calculs du syndicaliste, les entreprises de taxis vont perdre 30 à 40% de leur chiffre d’affaires. Résultat: "Un dixième des taxis pourrait se retrouver au chômage, soit plus d'une centaine d'emplois supprimés en Haute-Garonne", assure Stéphane Abeilhou.
Vers une grève nationale des transports sanitaires ?
Pire encore, c’est une vraie injustice pour les artisans en milieu rural, estime le syndicaliste. Les transports conventionnés représentent 80 à 100% de leur activité. Alors, quand le remboursement kilométrique passera de 1,62 € à 1,10 € le kilomètre, pas certain qu’ils restent le moyen de transport privilégié par les patients. D’autant plus qu’une nouvelle politique est poussée par la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM), celle des transports partagés. Elle consiste à faire voyager plusieurs patients en même temps au sein du même taxi. Là encore, l’objectif est de réduire les coûts pour la Sécu.
De nombreux points d'achoppement poussent donc les conducteurs de taxi de Haute-Garonne à se mobiliser. Ils se réunissent aux abords de Toulouse pour protester contre ces mesures qui pourraient faire du mal à la profession. Pour autant, pas question de bloquer. Stéphane Abeilhou assure qu’il veut faire de "la pédagogie" et organiser des opérations escargot. Alors qu’une première réunion entre les différents acteurs a accouché d’une souris, lundi 25 novembre, une nouvelle doit se tenir ce mardi. Si rien ne ressort de l’entretien, alors les syndicats envisagent très sérieusement d’organiser une journée de "grève totale des transports sanitaires, partout en France".