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Gironde

LGV du Sud-Ouest: l'Autorité environnementale émet des réserves sur des travaux préalables pour lancer le chantier

Un TGV circulant sur la ligne Paris-Bordeaux, à Courtalain, dans le nord de la France, le 13 septembre 2024 (photo d'illustration).

Un TGV circulant sur la ligne Paris-Bordeaux, à Courtalain, dans le nord de la France, le 13 septembre 2024 (photo d'illustration). - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

L'étude d'impact des aménagements préalables de la ligne à grande vitesse (LGV) du Sud-Ouest est "incomplète" selon un avis consultatif rendu ce jeudi 25 septembre par l'Autorité environnementale.

Dans un avis consultatif rendu ce jeudi 25 septembre, l'Autorité environnementale fait part de ses réserves concernant l'étude d'impact des travaux préparatoires au chantier ferroviaire de la ligne à grande vitesse (LGV) du Sud-Ouest, Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Elle la juge "incomplète" quoique "approfondie sur certains sujets".

Cet avis fait suite à une demande d'autorisation environnementale déposée par SNCF Réseau, maître d'ouvrage, pour des défrichements, diagnostics archéologiques et sondages du sol sur les 222 km du tracé, programmés à partir de février 2026 et préalables au chantier de la ligne en lui-même.

Des mesures "génériques"

La LGV Sud-Ouest, qui suscite des oppositions d'élus locaux et d'associations environnementales, doit relier Toulouse à Paris en 3h10 en 2032, une heure de moins qu'actuellement, pour un budget évalué à 14,3 milliards d'euros en 2020.

"Le dossier est conséquent et déjà approfondi sur certains sujets", relève l'Autorité environnementale (AE). Elle "constate toutefois que l'étude d'impact reste à ce stade incomplète", avec "surtout des mesures génériques" et "des mesures d'évitement, de réduction et de compensation insuffisamment précisées et justifiées".

Elle déplore en particulier "l'absence de cartographies précises et homogènes des milieux" ou "le manque de données chiffrées" (en particulier sur les émissions de gaz à effet de serre).

L'Autorité demande de renforcer "en profondeur" la méthodologie de calcul de la dette écologique du projet ou encore de compléter "la prise en compte des espèces sensibles et du changement climatique".

Cette demande d'autorisation environnementale avait déjà fait l'objet le 9 septembre d'un avis consultatif défavorable du Conseil national de la protection de la nature (CNPN), estimant les garanties apportées insuffisantes pour la préservation des espèces.

Des réserves écoutées

Dans un communiqué publié ce vendredi 26 septembre, les collectivités membres de l'établissement public chargé du projet (SGPSO) ont pris acte "des remarques formulées et demeurent confiantes dans la capacité de SNCF Réseau à répondre aux observations".

"L'État (...) veillera à ce que la SNCF prenne en compte cet avis et apporte les meilleures réponses possibles, tant dans le cadre de la procédure en cours qu'à l'occasion des prochaines demandes d'autorisation environnementale", a réagi de son côté le préfet d'Occitanie, coordinateur du projet.

Une autre autorisation environnementale sera demandée pour les travaux de raccordement entre la ligne nouvelle et le réseau existant, et une dernière pour le chantier de la LGV lui-même, qui ne sera pas instruite "avant 2027" selon la préfecture d'Occitanie.

S.M avec AFP