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Gironde: les opposants à la LGV du Sud-Ouest rassemblés, des tirs de mortier d'artifice visent un hélicoptère de la Gendarmerie

Une manifestation contre la construction de la liaison ferroviaire à grande vitesse ou LGV (Lignes à Grande Vitesse) entre Bordeaux et Toulouse le 3 juin 2023

Une manifestation contre la construction de la liaison ferroviaire à grande vitesse ou LGV (Lignes à Grande Vitesse) entre Bordeaux et Toulouse le 3 juin 2023 - THIBAUD MORITZ / Archives AFP

La préfecture a annoncé l'ouverture d'une l'enquête après que "pluseurs tirs" en direction de l'hélicoptère ont été "entendus" dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 octobre. L'appareil survolait la zone occupée par les opposants à la future ligne à grande vitesse.

Plusieurs milliers d'opposants à la future ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux, Toulouse et Dax sont annoncés en Gironde ce samedi 12 octobre pour protester contre un chantier "pharaonique", lancé au printemps et évalué à une quinzaine de milliards d'euros. Une manifestation interdite à Bordeaux et dans cinq communes environnantes par un arrêté préfectoral.

Toutefois, dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 octobre, "plusieurs tirs en direction de l’hélicoptère de la gendarmerie qui effectuait un survol de reconnaissance du site occupé en Sud Gironde par les opposants au projet, ont été entendus", rapporte la préfecture de la région Nouvelle-Aquitaine et de la Gironde sur X sans donner davantage de détail sur la nature de ces tirs.

"Ni l’équipage, ni l’aéronef n’ont été touchés", ajoute la préfecture, annonçant qu'une enquête a été ouverte.

Selon les gendarmes, qui évoquent la présence de 800 à 1.000 personnes, dont une "forte proportion" de militants "encagoulés" et une vingtaine de "fichés S", il s'agissait de tirs de mortiers d'artifice.

De son côté, le collectif Les Soulèvements de la Terre dénonce "les gros mytho de la préfecture" sur X. "Pour eux, de la 'reconnaissance', c'est survoler toute la nuit les tentes en utilisant des lumières stroboscopiques et une alarme insupportable."

Après des mobilisations rassemblant quelques centaines de personnes ces dernières années, les collectifs d'opposants locaux ont fait appel au mouvement écologiste radical des Soulèvements de la Terre pour "sortir des radars au niveau national".

"C'est une lutte qui a au moins 30 ans... Désormais, on attend une image forte", explique à l'AFP Pauline Dupouy, militante historique du collectif "LGV NiNa" (Ni ici Ni ailleurs).

Selon des arrêtés préfectoraux pris en amont de la mobilisation, pour interdire notamment le transport d'armes, environ 3.000 personnes, "dont 10% d'individus considérés comme très violents", sont attendus ce week-end à Lerm-et-Musset, à 40 km au sud de Bordeaux.

Le chantier lancé en mai

C'est là, aux confins de la forêt landaise, que doit avoir lieu une manifestation aux contours encore flous, présentée comme une série de "jeux" par les organisateurs.

La future LGV, un projet dans les cartons depuis les années 1990 et relancé en 2020, prévoit de relier en 2032 Paris à Toulouse, via Bordeaux, en 3 heures 10, gagnant une heure sur le trajet actuel.

Un embranchement traversant en diagonale la forêt des Landes doit aussi desservir Dax, établissant la première phase "d'un grand corridor européen atlantique" pour permettre, plus tard, la création de liaisons directes à grande vitesse avec l'Espagne et le Portugal.

Le chantier, lancé en mai au nord de Toulouse, doit coûter a minima 14,3 milliards d'euros, financés par l'Etat, les collectivités locales et l'Union européenne.

C.L. avec AFP